Histoire de St Joseph_Denis - Paroisse Saint Géry (Limelette) et Paroisse Saint Joseph (Rofessart)

Brabant wallon - Belgique
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Histoire de St Joseph_Denis


Saint Joseph - Historique de la paroisse   L Denis  (1972)





1ère partie


FONDATION

1. Au fil  des siècles

L'origine de nos villages et de nos hameaux est des plus incertaine.
Au moment où la conquête de César l'engloba dans l'Empire romain, le territoire constituant la Belgique moderne qui, en réalité n'est que la partie septentrionale de la Belgique d'alors qui s'étendait du Rhin à la Seine, ne présentait guère que bois touffus et landes stériles.
Cette conquête protégée contre les Barbares par la solide ligne de défense du Rhin, Rome entreprit de l'organiser ; des routes furent construites reliant le pays aux régions du sud par où affluait vers lui la civilisation romaine que l'Empire faisait rayonner jusqu'à ses extrémités.
Des établissements romains furent créés qui donnèrent naissance à de nombreuses localités, comme par exemple Corroy (de coryletum,  coudrier, faisant penser que le village est situé à l'emplacement d'un bois où les noisetiers étaient particulièrement abondants), Moustier (de monasterium, monastère), Tournai (domaine de Turnos), Cologhe (de Colonia Agrippina, Colonie d'Agrippine, mère de Néron), Ligny (de Liniacus, propriété de Lin), etc.
Certaines localités dont le nom commence ou finit par "sart" (de sartum, endroit défriché) peuvent également être d'origine romaine. Pas toutes cependant, car le mot sarturn étant entré dans la langue gallo-romaine, il fut employé jusqu'à la naissance de la langue française, soit jusqu'aux environs du 10e siècle.
La frontière militaire établie par les Romains pour contenir les Barbares au-delà du Rhih joua son rôle pendant trois siècles.
Dans la seconde moitié du 3e siècle, les habitants de la Gaule romaine virent pénétrer chez eux en envahisseurs des bandes d'Alamans et de Francs venant de l'est tandis que des Frisons et des Saxons arrivaient de la mer. Désorganisées par les troubles internes de l'Empire, les armées romaines se trouvèrent impuissantes à les refouler.
Dans nos régions, les Francs "Saliens" finirent par l'emporter et, sous la conduite de leur roi Clodion s'emparent, entre 431 et 451, des territoires situés au nord de la Somme. Un des successeurs de Clodion, Childéric, s'établit à Tournai et contracte alliance avec l'Empire romain pour combattre les Wisigoths autour d'Orléans et les Saxons au sud de la Bretagne. Son fils et héritier Clovis, rompit cette alliance et, partant de Tournai en 486 marcha contre les Romains. Quand il mourut en 511, il laissait à son successeur un royaume allant du Rhin aux Pyrénées à qui il donna le nom de Francia.
Sur la lancée de la civilisation romaine, le pays continua à se développer ; les forêts et, pour ce qui concerne notre région, la forêt charbonnière qui couvrait tout le centre de la Belgique, s'éclaircirent et leur masse compacte offrit bientôt de vastes espaces livrés la culture. C'est au cours de ces siècles que se multiplièrent les groupements d'habitations souvent minuscules, plus importants lorsque l'endroit choisi était particulièrement favorable.
Le mot "sart" servit fréquemment à désigner ces endroits arrachés à la forêt charbonnière et c'est là qu'il faut trouver l'origine de nombreuses localités telles que Sart-Dames-Avelines, Sart-Messire-Guillaume, Rixensart, Profondsart... Rofessart, le "sart de Hrodfrid", personnage dont il est impossible de dire à quel moment il vivait. D'après la façon dont son nom est rapporté, il pourrait être un Franc de Clovis.
Comme la plupart des noms de lieux, celui de Rofessart subit différentes transformations au cours des siècles. En 1374, on le trouve sous la forme de Poffersart ou Roffrisart; en 1383, il s'écrit Roffroissart ou Reffroissart ; en 1531, Royfroissart.

La conquête de la Gaule par César apporta à nos aïeux non seulement la civilisation et le mode de vie du vainqueur, mais aussi sa religion. Petit à petit, on vit, à l'instar du Capitole de Rome, s'élever dans les principales villes gauloises des temples aux dieux romains dont certains vestiges subsistent encore.
Mais Rome ayant connu le christianisme depuis les environs de l'an 50, il apparut chez nous naturellement parmi les garnisons des bords du Rhin où il fut propagé par les soldats pour atteindre bientôt la population de la grande ville de Trêves. On trouve également des chrétiens de bonne heure à Lyon dont la communauté a fourni de nombreux martyrs à l'Eglise, tels que l'évêque Pothin et l'esclave Blandine (177).
Dans notre pays, nous trouvons, dès le 3e siècle, saint Piat, apôtre du Tournaisis et saint Martin, évêque de Tongres. Le baptême de Clovis (496) marque une date fort importante dans l'évangélisation de nos régions ; elle fut l'œuvre de missionnaires venus de la Gaule méridionale, comme saint Eleuthère qui devint le premier évêque de Tournai vers 510.
Les progrès du christianisme furent d'abord assez lents en raison du trouble apporté dans le pays par les guerres des rois mérovingiens, l'incursion des Vandales et, en général, par l'état de dépression profonde dans laquelle stagnaient nos régions.
Il fallut le 7e siècle, le "siècle des saints" pour voir le christianisme se propager vraiment grâce à la fondation de nombreux monastères, centres de prière et d'évangélisation.
C'est, en effet entre 625 et 640 que saint Amand, moine aquitain, s'établit au confluent de l'Escaut et de la Lys, à l'endroit où devait s'élever plus tard la ville de Gand ; il y fonda en l'honneur de saint Pierre une abbaye qui fut la première du pays salien ; il devint en 647 évêque de Tongres qu'il quitta pour créer, dans les environs de Tournai le monastère d'Elnone où il mourut en 675.
Puis vinrent encore deux Aquitains : saint Eloi, évêque de Noyon-Tournai et saint Remacle, évêque de Tongres qui finit ses jours au monastère de Stavelot fondé par lui.
L'évangélisation de nos contrées fit de tels progrès que les successeurs de ces missionnaires venus du sud furent des autochtones comme saint Lambert (+ vers 705), évêque de Tongres et son successeur, saint Hubert (+ 727).
Saint Amand fut également le fondateur du monastère de Moustier-sur-Sambre ; les deux filles de Pépin de Landen, maire du palais du roi Dagobert 1er : sainte Begge et sainte Gertrude, créèrent l'une Andenne et l'autre Nivelles; saint Vincent et son épouse, sainte Waudru établirent Soignies et Mons tandis que la sœur de Waudru fonda Maubeuge. Saint Feuillen créa Fosses, saint Landelin, Lobbes en 640 et saint Trond, l'abbaye qui porte son nom qui devint aussi celui de la ville qui se bâtit à proximité.
Au 10è siècle furent encore édifiées les abbayes de Gembloux par saint Guibert et de Brogne par saint Gérard sur sa terre qui, depuis porte son nom; enfin, en 1146, saint Bernard de Clairvaux fonde l'abbaye de Villers-la-Ville dont l'influence fut décisive pour l' évangélisation des populations de la vallée de la Dyle et la création des paroisses que nous y connaissons.



2. Fondation

En ce qui concerne la paroisse de Rofessart dont nous voulons parler, elle ne date que de 1872.
Jusqu'alors, Rofessart, hameau de Limelette rassortissait à l'unique paroisse de cette commune dont l'église était située à 3 kilomètres du hameau.
En date du 8 août 1871, une requête signée par 62 habitants de Rofessart était adressée à l'Administration communale de Limelette en vue d'obtenir l'érection d'une chapelle dans leur section de commune.
Les principaux arguments invoqués par les Rofessartois étaient, selon la requête :
1° L'éloignement de l'église de Limelette, soit aller et retour 6 kilomètres à faire pédestrement par tous les temps : pluie, neige, verglas," cet état de choses ne pouvant avoir qu'un effet pernicieux pour la santé" des gens qui se déplacent ainsi chaque dimanche et "empêche les vieilles gens, les invalides, ceux qui souffrent d'infirmités ou de maladies d'avoir la satisfaction de se rendre à l'église".
2° La nécessité d'agrandir l'église de Limelette qui n'a pas les dimensions suffisantes pour la population qu'elle doit recevoir". Les paroissiens de Rofessart font remarquer que la dépense de 20.000 francs prévue pour cet agrandissement n'arrange rien puisque "les habitants de Rofessart continueront encore à souffrir de la longueur et des désagréments du chemin qu'ils ont à parcourir pour assister aux offices".
Ils proposent de ne pas effectuer les travaux envisagés et "d'affecter spécialement l'église de Limelette à l'usage des habitants de la partie du village dite de Limelette et des hameaux situés au-delà de la rive droite de la Dyle". On construirait "une chapelle dans le hameau de Rofessart et l'on donnerait ainsi satisfaction à toute la commune."
3° "En adoptant la combinaison qui précède, la commune ne serait pas obligée à une dépense aussi forte que celle qui serait nécessaire pour l'agrandissement de l'église. Ces derniers travaux coûteraient autant que la construction d'une chapelle à Rofessart." Dans ce dernier cas, "la part de la commune serait considérablement diminuée car, les habitants de ce hameau, pour avoir un édifice du culte au milieu d'eux s'engagent à fournir, en argent, une somme de 6.009 francs, représentée par les souscriptions ci-jointes ; en outre, un souscripteur s'engage encore à fournir gratuitement le terrain nécessaire à remplacement de la chapelle et, au besoin, de l'habitation et du jardin du prêtre qui la desservirait, soit 20 ares, ce qui porte le montant total de la souscription à plus de 8.000 francs."
Pour estimer à leur valeur actuelle les différentes sommes rapportées dans le présent texte, (jusqu'à l'année 1914) il y a lieu de noter que le pouvoir d'achat de notre franc a considérablement diminué depuis 1871;il est actuellement de 46,44 Fr pour un franc d'alors, Mais il faut tenir compte également que le prix de la construction a augmenté dans une proportion encore plus élevée; il y a lieu de le multiplier par 126 par rapport à la période qui nous occupe.
Autrement dit, avec 100 francs de 1871, on pouvait se procurer des biens pour une valeur actuelle de 4.644 francs ; mais s'il s'agissait de construire un bâtiment, il faudrait compter 12.600 de nos francs pour 100 francs de cette époque.
A la requête des habitants de Rofessart était jointe une liste de 47 souscripteurs pour des sommes allant de 1 à 4.000 francs, totalisant 8.009 francs dont 2.000 francs en biens fonds.
Ces derniers, plus une somme de 4.000 francs en espèces, constituaient la participation de la famille Lambermont établie à Rofessart comme censiers au moins depuis le dernier quart du 16e siècle,
Le 14 novembre 1871, une délibération du Conseil Communal de Limelette était adressée à. l'autorité supérieure lui demandant l'érection à Rofessart d'une chapelle "à usage du culte catholique" et s'engageait à construire cette chapelle et un presbytère. Le Conseil demandait aussi qu'il soit accordé un traitement de chapelain au prêtre qui serait chargé du service de cet établissement religieux à qui il allouerait annuellement une somme de 300 francs à titre de supplément de traitement.
Il propose de subvenir à la dépense des constructions à établir, de la manière suivante :
Souscriptions des habitants de Rofessart .................. 6.009 Fr
Produit d'une verte de biens …………………………..14.000 Fr
Subsides de la Province et de l'Etat à   ……………..10.000 Fr
                                                                                    ------------
                                                                                   30.009 Fr

"Le Conseil, considérant en outre, qu'il sera pourvu suffisamment, par le produit de la location des chaises et par des dons particuliers, aux frais ordinaires de la célébration du culte et aux réparations des bâtiments, n'alloue aucune somme pour cet objet, mais il s' engage à y pourvoir sur les fonds communaux si cela devenait nécessaire."
Enfin un arrêté royal du 28 mai 1872 érigeait "l'église de Rofessart, commune de Limelette, en chapelle ressortissant à la succursale de Limelette" et en fixait les limites en son article 1. L'article 2 stipulait qu'un traitement de 600 francs est attaché à la chapelle et confirmait l'obligation de la commune de Limelette en cas d'insuffisance des revenus de la chapelle, conformément au décret du 30 septembre 1807.


3. L'élise et son mobilier

Le 19 mai 1872,1es premières pierres de la chapelle de Rofessart furent placées par les personnes suivantes
1. Jean-Joseph Hautfenne, la personne la plus âgée du hameau,
2. Ephrem Cordier, bourgmestre de la commune,
3. François Lambermont, propriétaire, membre de la Fabrique de Limelette,
4. Xavier Lambermont, propriétaire, échevin de la commune,
5. Télesphore Cordier, propriétaire,
6. Jean-François Marchal, trésorier de l'église de Limelette,
7. Marie-Thérèse Lambermont, propriétaire,
8. Julie Lambermont, propriétaire,
9. Antoinette Lambermont, propriétaire,
10. Maria Dechamps, religieuse.
Les travaux furent exécutés par Messieurs Jean-Joseph Jaumotte, entrepreneur à Limai et Jean-Baptiste Hautfenne, plafonneur à Rofessart pour le prix de 30.410 francs, selon les plans et la direction de Monsieur Emile Coulon, architecte provincial de l'arrondissement de Nivelles.
L'Etat et la Province avaient accordé, chacun, un subside de 5.000 francs, comme il avait été demandé par l'Administration communale de Limelette.
Le maître-autel, les autels latéraux, le banc de communion, la chaire de vérité et deux confessionnaux ont été exécutés, d'après les plans et les dessins de Monsieur Emile Coulon, architecte, par son frère, Monsieur Antoine Coulon, sculpteur à Nivelles.
Le maître-autel a été payé pour un tiers par la famille Lambermont, un tiers par Monsieur Télesphore Cordier et un tiers par Monsieur Jean-Baptiste Sténuit, valeur……...1.335,95 francs
Un confessionnal et 250 chaises ont été payés par la famille Lambermont (1.045 Fr) et Monsieur Télesphore Cordier-Stiernet (211,50 Fr, valeur ....................................1.256,50 francs
Un des autels latéraux (saint Joseph) a été entièrement payé par la famille Lambermont  ………………………………………………………………………………………………700.-- francs
Le second autel latéral (sainte Vierge), la chaire de vérité et le second confessionnal ont été payés par un subside accordé par le Ministère de l'Intérieur (2.000 Fr) et un don de la famille Lambermont (552 Fr), valeur…………………………………………………………..2.552.-- francs
"Madame Vénérande Cordier, épouse de Monsieur Ephrem Cordier, bourgmestre de Limelette, a acquitté elle-même le prix du banc de communion"……………………………….….250.-- francs
"La cloche de la chapelle, fondue dans les ateliers de Monsieur A.-L.-J. Van Aerschodt à Louvain, a été offerte par Monsieur le baron Auguste Lambermont, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, qui a, en outre, payé tous les accessoires et frais de placement'', pour un total de  ……………………………………………………………………….………1.367,61 francs
La famille Lambermont a encore fait don à la chapelle des objets suivants : ornementation du tabernacle, un fauteuil et deux tabourets en acajou et velours rouge ; cinq chandeliers en bois peint, une armoire pour la sacristie, une caisse pour le saint Sacrement, boîtes d'offrande, troncs, prie-Dieu, colonne pour les fonds baptismaux, civière, chandeliers, tréteaux, croix de procession, bénitiers, pierre d'autel, peinturage et décoration des trois autels, etc., pour une valeur totale de………………………………………………………………………………………….1.004,33 francs
Les ornements sacerdotaux, linge, calice, ciboire, encensoir, missel, etc. ont été donnés par l'Ouvre des églises pauvres, moyennant un subside de la famille Lambermont de …………………………………………………………………………………………….…200.-- francs
Un baldaquin avec ornements et accessoires a été payé, moitié par la famille Lambermont, un quart par Monsieur Ephrem Cordier, bourgmestre de Limelette et un quart par Monsieur Télesphore Cordier valeur………………………………………………………………..430,20 francs
Une statue de saint Roch a été offerte par Monsieur Pierre Kumps, propriétaire, à Limal, valeur………………………………………………………………………..………………160.-- francs
Enfin la famille Lambermont donna encore une somme de………………………….179,66 francs pour divers achats destinés à la chapelle et à l'aménagement du jardin du presbytère.
L'église et la cloche furent solennellement bénites le 5 février 1874 par Monsieur l'abbé Pitsaer, curé-doyen de Wavre.

4. Le cimetière

Il manquait encore un cimetière à la nouvelle chapellenie.
En sa séance du 23 mai 1873, le Conseil communal de Limelette, prenant acte du don de la famille Lambermont d'un terrain de 8 ares pour y établir un cimetière à l'usage des habitants ressortissant à la chapellenie de Rofessart et éventuellement de la paroisse qui y serait établie, décida de demander à l'autorité supérieure l'autorisation d'accepter cette offre.
La Députation permanente du Brabant accepta la donation le 25 juin 1873 et le cimetière fut bénit le 14 février 1874 par Monsieur l'abbé Pitsaer, curé-doyen de Wavre.
L'acte de donation du terrain prévoyait "qu'un espace de quatre mètres carrés sera réservé à perpétuité pour la construction d'un caveau affecté à la sépulture des donateurs et des membres de leur famille."
Ce caveau situé au centre du mur du fond du cimetière abrite les restes de François-Auguste-Lambermont, Ministre d'Etat, envoyé extra-ordinaire, ministre plénipotentiaire, secrétaire général du ministère des affaires étrangères, créé baron le 12 mai 1863 pour les services éminents rendus au pays dans l'exercice de ses fonctions. Né à Rofessart le 25 mars 1819 et décédé à Bruxelles le 6 mars 1905.
Y sont également inhumés ses frères et soeurs Marie-Thérèse, née à Rofessart le 29 août 1808 et décédée le 23 décembre 1882;
François-Joseph, né à Rofessart le 5 mars 1811 et y décédé le 11 mai 1887, époux d'Eugénie Minet;
Marie-Françoise-Julie, née à Rofessart le 12 avril 1815, y décédée, célibataire, le 14 janvier 1884;
François-Joseph-Xavier, né à Rofessart le 11 février 1817 et y décédé le 14 avril 1896;
Marie-Joséphine, née à Rofessart le 15 février 1821 et y décédée, célibataire, le 28 octobre 1881;
Antonia-Marie, née à Dion-le--Val le 13 juin 1828, décédée à Rofessart le 6 mars 1905, deux heures avant son frère le baron ainsi qu'en font mention leurs actes de décès.
Le baron Lambermont avait encore une autre sœur, Marie-Joseph, née à Rofessart le 7 mars 1823 et décédée religieuse à Enghien où elle est inhumée, le 3 septembre 1862.

5. La Fabrique d'église

Chaque fabrique d'église est composée d'un Conseil de fabrique et d'un Bureau des marguilliers.
On peut comparer le Conseil de fabrique au conseil communal et le Bureau des marguilliers au collège des bourgmestre et échevins.
Le Conseil de fabrique comprend des membres élus et des membres de droit.
Il y a cinq membres élus dans les paroisses où la population est de moins de 5.000 habitants et neuf dans celles dont la population dépasse ce chiffre. La durée du mandat est de six ans
Les membres de droit son :
le représentant de l'autorité religieuse, c'est-à-dire le curé ou le desservant;
le représentant de l'administration générale, c'est-à-dire le bourgmestre. Si ce dernier n'est pas catholique, il devra se substituer un membre du conseil communal catholique.
Le Bureau des marguilliers se compose du curé ou desservant en qualité de membre perpétuel et de trois membres élus par le Conseil de fabrique et choisis en son sein.
Les fonctions des membres du Conseil de fabrique et du Bureau des marguilliers sont entièrement gratuites.
Voulant pourvoir à la bonne administration des intérêts temporels de la chapelle de Rofessart, Monseigneur Victor-Auguste-Isidore Dechamps, archevêque de Malines, nomma par décret du

16  février 1874, Messieurs Lambermont, François, Cordier Télesphore et Marchal,Jean-François, fabriciens de la dite chapelle.
Le Conseil de fabrique remplit la mission qui lui est impartie sachant prendre ses responsabilités chaque fois que l'occasion lui en fut fournie ; nous pourrons le constater à loisir dans la deuxième partie de cet essai.
Il nous a toutefois paru intéressant de le souligner tout particulièrement à l'occasion d'un conflit qui opposa les Conseils de fabrique du Brabant à la Députation permanente de la province.
Une note explicative conçue comme suit, précisant la nature de la controverse, figure eu registre des procès-verbaux de notre Conseil.
" La Députation permanente du Brabant se mettant en opposition avec le Gouvernement et le Ministre de la Justice en particulier, maintint une circulaire du fameux Bara exigeant pour l'approbation de ces documents (les comptes et budgets des Fabriques d'église) que "le Trésorier y renseigna, le produit intégral et éventuel de la recette du chef des funérailles, de la cire, des messes manuelles et oblations"; en d'autres termes, que le curé, le clerc et autres serviteurs de l'église vinssent humblement faire la confession de ce qu' ils touchent du chef des services, messes, etc.
" A ces conditions, les Conseils de fabrique du Brabant ne pouvant plus s'entendre avec les Messieurs de la Députation permanente qui, soit dit entre parenthèses, ont soin de toucher leur indemnité sans en rendre compte à personne, les Conseils de fabrique, dis-je, se voient forcés de recourir à l'intervention suprême du Roi pour l'approbation des budgets et comptes de leurs églises."
C'est ainsi que à partir du 20 mai 1883, notre Conseil de fabrique adressa au Roi, deux fois par an, jusqu'en 1894, avec les changements de date nécessaires, l'appel suivant :
"Sire,
"La Députation permanente du Brabant, dans sa séance du 15 avril dernier, a refusé d'approuver le budget pour 1885 de l'église de Roffesart pour le motif que "Le Conseil de fabrique n'a pas renseigné dans le document le produit intégral et éventuel de la recette et de la dépense à effectuer du chef des funérailles, de la cire, des messes manuelles et des oblations" et que "dès lors l'administration fabricienne n'a pas satisfait aux instructions contenues dans la circulaire du 25 octobre 1882 (Mémorial administratif, n° 236), instructions que notre Collège a maintenues."
"Cet arrête nous a été notifié le 5 mai dernier. S'appuyant sur l'article 4,d de la loi du 4 mars 1870,le Conseil de fabrique de l'église précitée a l'honneur d'appeler à Votre Majesté de la décision susmentionnée de la Députation permanente.
"Attendu que dans la confection de son budget pour 1885 le dit Conseil de fabrique, suivant les instructions de Mr. le Ministre de la Justice en date du 17 juillet 1884 a renseigné la part qui revient à la Fabrique du chef des cierges, des funéraiIles, des messes manuelles et des oblations.
"Nous prions Votre Majesté d'agréer l'hommage du profond respect "de ceux qui sont
"Sire,
"de Votre Majesté,
"les très humbles, très obéissants et très fidèles serviteurs.
Les membres                                                                           Le président
(sé) E. Cordier                   J. Houart                         (sé) Fr.J. Lambermont
(sé) Cl. Courbet                   secrétaire"



Nous donnons ci-après un tableau qui permettra de suivre la composition du Conseil de fabrique depuis la fondation jusqu'à nos jours.

Date de nomination Membres élus Membres de droit
Président Secrétaire Trésorier Membre Membre Membre Bourgmes
tre Curé
16.2.1874 Lambermont, François Notte,
Henri Cordier, Télesphore Marchal, Jean - François Cordier, Ephrem
Notte, Henri
1879 Malevé,
Jean -Baptiste
23.9.1981 Houart,  Joseph Houart,  Joseph
12.11.1881 Bosquet,
Pierre
21.2.1885 Cordier,
Ephrem Courbet,
Clément
10.8.1887 Lambermont, Xavier
1896 Oleffe, Florent Courbet, Frédric Nizet, Victor
1897 Vandermouse J.
Par suite de l'arrêté royal du 28 juillet 1897 érigeant en succursale la chapelle de Rofessart, le Conseil de fabrique est dissous et remplacé par le suivant :
26.8.1897 Oleffe, Florent Courbet, Frédéric Nizet, Victor Veckmans, Marc Berthels, Marc Vandermouse J. Houart,  Joseph
21.12.1897 Vandenbosch, Victor
Avril 1899 Sténuit, Félix
1.4.1906 Courbet, Frédéric Veckmans, Alphonse Pinchart, Guillaume André, Louis
1909 Hulet, H.-J.
29.6.1911 Poubaix, Clément
18.10.1916 Cuvelier, Adophe
30.11.1917 Veckmans, Alphonse Pinchart, Guillaume Sténuit,
Joseph
2.4.1922 Delhaize, Louis Veckmans, Alphonse
1927 Delhaize, Siméon
Date de nomination Membres élus Membres de droit
Date de nomination Président Secrétaire Trésorier Membre Membre Membre Bourgmes
tre Curé
8.4.1928 Pirsoul, Léon
7.4.1929 Salmon, Victor
5.4.1931 Pirsoul,
Léon Pinchart, Guillaume   décédé  
7.4.1935 Cuvelier, Adolphe Pirsoul, Léon
4.4.1937 Roland, Louis
1937 Renier, M.
1939 Coupez, Léon
6.4.1941 Pinchart, Guillaume Vandevelde, Joseph
1942 Stenuit, Antoine(désigné)
1943 Dessy, Gaston
1945 Beva,
Jean Beva,
Jean
7.1.1951 Hérion, Fernand
6.4.1952 Roland,
Louis Marchal,
Léon
4.7.1954 Hérion, Fernand Dessy,
Gaston
13.4.1958 Dessy,
Gaston Denis,
Lambert Daoust,
Paul Gosset,
Léon démission
1958 Stenuit,
Paul
Sept. 1962 Contzen,
Louis
1964 Gooris,
Luc Minsart,
Edgard
25.9.1965 Stevens,
Charles
1970 Stenuit,
Antoine
3.11.1971 Daoust,
Paul Collard,
Léon Conten,
Louis Gooris,
Luc Dupire,
Michel
2e partie

LES CURES ET LA VIE DE LA PAROISSE

La paroisse est créée; elle a un nom : paroisse Saint Joseph et elle est dotée de tous les organes dont elle a besoin pour vivre et se développer ; il ne lui manque plus qu'une âme : un curé.
Car en effet le curé est véritablement l'âme (anima = souffle, vie) de la paroisse, cellule de base de l'Eglise. Son nom même "celui qui a soin" (cura = soin, souci) et la date de l'institution de sa fonction (vers le 3e siècle) nous démontrent sans équivoque l'importance de la place qu'il occupe dans l'Eglise.
Il est celui qui prend soin, qui a le souci du groupe humain, de la paroisse où Dieu l'a placé et quel souci pourrait-il avoir autre que celui de conduire à Dieu ceux dont il a la charge.
Oui, nous conduire à Dieu, telle est bien la mission de nos curés, Ils remplissent parmi nous la fonction la plus importante de la vie chrétienne et ce serait une aberration que de comparer leur rôle à celui d'un animateur dans le sens de plus en plus courant du terme, tel qu'il en est dans un music-hall, un cabaret de chansonniers ou une émission télévisée.
En outre, nos curés sont des prêtres, c'est-à-dire des hommes investis de pouvoirs divins, entr'autres ceux de changer véritablement le pain et le vin en le corps et le sang du Christ et de remettre les péchés ; on ne peut donc dire, selon une fâcheuse tendance actuelle, que ce sont des hommes "comme les autres".
Dès lors, notre attitude à nous laics est claire : nous devons à nos curés amour et respect ainsi que toute l'aide possible en paroles et surtout en action. Cette attitude nous est grandement facilitée si nous comprenons que nous sommes, avec nos curés, co responsables de la vie paroissiale, ce qui signifie que nous y avons le droit d'initiative et même de critique constructive. Une telle collaboration "curés-laïcs" se concrétise dans les conseils paroissiaux desquels tous les laies de bonne volonté sont appelés, de droit, à faire partie.
Notre propos est de relater maintenant la vie de la paroisse de Rofessart, propos fort ambitieux certes car nous n'ignorons pas que cette vie, œuvre de Dieu dont les curés ne sont que des instruments, ne peut, dans son authenticité et sa profondeur, être mesurée que par Lui.
Mais nous pensons aussi que de rapporter l'œuvre de nos curés, assistés par le Conseil de fabrique et aidés par leurs paroissiens, pourra tout de même nous donner une idée de ce que fut cette vie pendant un siècle.

1. Monsieur l'abbé NOTTE,Henri-Antoine (1874-1880)
né à Wavre le 19 septembre 1844,
ordonné le 19 décembre 1868,
vicaire à Grez le 21 janvier 1869,
vicaire à Lasne le 16 août 1871,
chapelain à Rofessart le 27 janvier 1874 et curé le 18 juillet 1874 par suite de l'érection de la chapellenie en paroisse, curé à Jandrenouille le 18 septembre 1880,
retraité à Tirlemont le 20 décembre 1887.

La paroisse quoique fondée par l'arrêté royal du 28 mars 1872 n'a donc été pourvue d'un pasteur que le 27 janvier 1874.
La première tâche à laquelle celui-ci dut faire face fut de compléter la dotation de la nouvelle chapelle en ornements et objets divers à l'usage du culte. Il s'adressa à ses paroissiens qui mirent à sa disposition la somme de 756 francs répartie en 24 souscriptions allant de 1 à 569 francs, cette dernière provenant de la famille Lambermont.
Le 14 novembre 1878, il recevait des Dames de l'Association des Oeuvres de églises pauvres des vêtements pour les enfants de chœur contre la somme de 50 francs offerte par les paroissiens.
Enfin, le 24 octobre 1879, ceux-ci lui procurèrent encore de quoi obtenir de la même source un ostensoir "à servir le jour des grandes fêtes et dans les circonstances solennelles" et du linge d'autel.
La paroisse demeura ensuite sans curé pendant un an, Monsieur Notte ayant été nommé curé à Jandrenouille le 18 septembre 1880 tandis que son successeur ne le fut à Rofessart que le 23 septembre 1881. L'intérim fut assuré par Monsieur l'abbé Eugène Kinart qui signe divers actes "curé à Limelette et desservant à Rofessart".

2. Monsieur l'abbé HOUART,Victor-Désiré-Joseph (1881-1897)
né à Jodoigne le 21 janvier 1855,
vicaire à Braine-l'Alleud,
curé à Rofessart le 23 septembre 1881,
curé à Lillois le 24 juin 1897,
retraité à Bois-Seigneur-Isaac le 13 mars 1920,
y décédé le 29 avril 1937.
Ce deuxième curé était à peine depuis un an à Rofessart qu'une menace très grave pesa sur la jeune paroisse; il ne s'agissait pas moins que de sa possible suppression.
Voici comment Mr. Houart relate cette affaire.
" Mr. Bara, ministre de la Justice de 1878 à 1884, pendant tout ce temps fit la guerre aux prêtres. Il supprima 500, je dis cinq cents vicaires "inutiles" d'après lui. Pourquoi ne pas les supprimer tous?
"Non content de cette hécatombe, il continua sa belle besogne et attaqua cette fois les chapelains. Ils y eussent tous passé si la Providence n'avait écarté ce ministre impie et tracassier.

"Ces quelques lignes suffiront pour comprendre les correspondances suivantes :
"Archevêché de Malines
                                                                                                    Malines, le 2 octobre 1882.
Monsieur le Chapelain,
"Je viens de recevoir de M. le Ministre de la Justice la dépêche suivante :
"Monsieur l'Archevêque,
"En dressant le tableau des chapelles dotées d'un traitement annuel de l'Etat, j'ai remarqué qu'un grand nombre d'entre elles n'ont qu'une superficie très restreinte ou qu'elles sont situées à peu de distance de l'église paroissiale.
"Dans cet état de choses, je désire connaître si le traitement attaché à toutes ces chapelles est suffisamment justifié.
"J'ai en conséquence l'honneur, Monsieur l'Archevêque, de vous transmettre le tableau complet des chapelles de votre diocèse, en vous priant de vouloir examiner leur situation respective et de consigner dans la colonne ad hoc les observations que vous croiriez devoir présenter relativement à l'existence d'un traitement en faveur des chapelles dont il s'agit.
Mr. le Ministre me communique un tableau indiquant les renseignements qui concernent votre chapelle. Vous trouverez sous ce pli copie de ce tableau que je vous prie de me renvoyer avec vos observations, avant le 8 de ce mois. Vous aurez soin d'ajouter toutes autres raisons qui militent en faveur du maintien de votre chapelle (1),
"Agréez, Monsieur le Chapelain, l'expression de mes sentiments dévoués.
                                                                                       "Vict. Aug. Card. Dechamps,
                                                                                       Arch. de Malines."
"(1) Enumérer, s'il y a lieu, les hameaux qui font partie de la circonscription de la chapelle; indiquer la population de ces hameaux et la distance qui les sépare de la chapelle."
"Réponse au tableau :
"Arrondissement judiciaire : Nivelles
"Situation de la chapelle
Désignation de la chapelle - Commune où elle est située - Date de la création du traitement à charge de l'Etat : Rofessart - Limelette - 28 mars 1872
Si la chapelle a une circonscription distincte, indication de Sa population : 343
Son étendue en hectares : 241
"Situation des églises existant dans la commune où la chapelle est située
Nom des églises : Limelette (succursale du Centre)
Population : 364
Etendue en hectares : 355
Nombre de prêtres salaries par l'Etat qui sont attachés à ces paroisses : 1
Distance qui sépare les églises de la paroisse : 2,5 km." "Observations':
Depuis longtemps, on peut dire depuis plus d'un siècle, les habitants du hameau de Rofessart se demandaient quand enfin ils auraient leur église. Eloignés de Limelette d'une distance de trois kilomètres environ, ils ne pouvaient pendant la mauvaise saison remplir leurs devoirs religieux sans exposer leur santé et les femmes, les enfants, les vieillards bien souvent étaient privés de la satisfaction de se rendre à l'église.
"Une double circonstance vint leur offrir l'occasion de sortir de cette fâcheuse situation et de réaliser leurs vœux si ardents et si légitimes : l'agrandissement de l'église de Limelette venait d'être reconnu indispensable et tous les habitants de Roffesart indistinctement s'offraient généreusement à contribuer pour une large part aux frais de l'exécution d'une chapelle.
"C'est ainsi que l'église fut construite avec l'assentiment et le concours matériel de la Commune, de la Province et du Gouvernement.
"De plus, grâce aux dons particuliers et volontaires ci-dessus mentionnés on y a pu créer un presbytère avec jardin et enfin y établir un cimetière.
"Aujourd'hui non seulement les habitants de Roffesart sont heureux de pouvoir remplir leurs devoirs religieux sans être exposés à tous les inconvénients de l'ancien état de choses, mais aussi les habitants de Profondsart et de Pinchart profitent en grande partie des mêmes avantages. En fait, ces derniers fréquentent l'église de Roffesart comme les habitants mêmes.
"Il est à remarquer que Profondsart, hameau de Limal ayant une population d'environ deux cents habitants n'est situé qu'à cinq minutes de la chapelle.
"Quant à Pinchart, hameau d'Ottignies, une centaine de ses habitants se considèrent comme paroissiens de Roffesart n'en étant éloignés que de quinze minutes à peine.
"La suppression de la chapelle de Roffesart aurait encore pour conséquence de rendre plus difficile pour les enfants la fréquentation du catéchisme et leur préparation à la première communion.
"En effet, ils seraient obligés de se rendre à Limelette par tous les temps et ceux qui fréquentent l'école communale devraient revenir ensuite à celle-ci qui a été bâtie à dessein à égale distance des deux églises.
"Il résulterait encore de l'application de cette mesure qu'on devrait procéder aussitôt à l'agrandissement de l'église de Limelette et faire ainsi une dépense que l'on a évitée par la construction de la chapelle de Roffesart.
"La conclusion des observations qui précèdent, c'est que la suppression de la chapelle de Roffesart serait regardée par tous les paroissiens comme une calamité qui rendrait inutiles tous les sacrifices déjà faits et les ferait retomber dans une situation dont ils se croyaient à jamais délivrés."
Notre curé canonique toujours chapelain officiellement, avait sans doute bien défendu sa cause, car on ne trouve plus aucune trace ultérieure de cette tentative de suppression de la chapellenie de Rofessart. Il est vrai que quelque temps après, le ministre Bara fut écarté du gouvernement.
Mr. Houart consacra beaucoup de son temps à parfaire l'équipement de l'église. Nous pouvons en juger par la liste impressionnante de ses acquisitions.
En 1884, Mr. François Lambermont fit don à l'église d'une seconde cloche et d'un nouvel orgue;l'autorisation de placer ces deux objets ayant été donnée par l'arrêté royal du 20 septembre 1884, ils furent installés la même année et Mr. Houart relate la bénédiction de
la cloche comme suit:
"La seconde cloche fondue par A.L.I. Van Aerschodt aîné à Louvain pèse 191 kg. Elle a été payée entièrement par Monsieur François Lambermont qui a aussi payé tous les frais accessoires du placement. En tout : 825 Fr 65.
"Le 6 octobre 1884 à 10 h 1/2 du matin, Monsieur le doyen de Wavre Pitsaer assisté de MM, les révérends curés de Limal et de Limelette et du desservant de la paroisse en a fait la consécration solennelle au nom et à la place de Mgr. l'Archevêque qui lui avait accordé une délégation expresse et spéciale.
"La nouvelle cloche suspendue au milieu du chœur entouré de draperies et de tentures, avait pour parrain et marraine Mr. Ephrem Cordier par procuration de Mr. Télesphore Cordier empêché et Mlle. Antoinette Lambermont.

"Elle porte pour inscription "Anno Domini MDCCCLXXIV soror mea dicata est S. Josepho a Ven. Viro Barone Augusto Lambermont ; me dono dedit ecclesiae Roffesartensi Franciscus Lambermont, mitrique nomen imposuere Telesphorus Cordier et Antonia Lambermont anno Domini MDCCCLXXXIV", inscription suppléant en même temps au manque d'inscription sur la première cloche.
"Elle a reçu le nom de Marie-Françoise. Après la cérémonie, Mr. le curé réunit à sa table outre les parrain et marraine, toute la famille Lambermont à qui l'église de Roffesart doit tant de reconnaissance."
Pour l'orgue, Mr. Houart se contente de la note ci-après : "L'orgue sorti des ateliers de MM. De Volder frères, rue Ter Arcken,9 à Bruxelles a été payé entièrement par Mr. François Lambermont 1.700 Fr. Il a en outre supporté les frais du placement et du transport, conjointement avec Mr. Houart, curé. Il a été inauguré solennellement le 1er novembre 1884."
En 1886, avec le concours financier de ses paroissiens, Mr. Houart badigeonner entièrement l'église par Mr. J.-B. Hubin plafonneur à Wavre au prix de 100 Fr; le chœur fut peint et doré par les soins d Mr. J.-B. Lenotte aîné, peintre à Basse-Wavre pour 275 Fr.
La même année furent placés une nouvelle lampe du St-Sacrement, deux lampes belges avec suspension, deux nouveaux chandeliers au tabernacle et un Christ fut peint sur la chaire de vérité pour le prix total de 119 Fr offerts par deux paroissiens et le curé.
En 1889, pour se conformer aux prescriptions du Gouverneur de la province, le Conseil de fabrique fit installer dans l'église un tabernacle coffre-fort pour lequel il réclama un subside spécial qu'il obtint à raison de 100 Fr.
En 1893, Mr. Houart décida l'érection d'un nouveau chemin de croix; une souscription rapporta 923 Fr 65 et un subside de l'Etat permit d'en parfaire le coût. Ce chemin de croix "peint sur cuivre rouge en peinture fine artistique d'après les principes du Moyen Age (école Saint Luc) a été exécuté et placé par la maison Ch. Beyaert-Storie à Bruges pour la somme de 1.950 Fr. La bénédiction en a été faite le 23 mars 1893."
En 1894, une nouvelle souscription pour le placement d'un poêle pour le chauffage de l'église a produit 84 Fr 80.
La même année," une dépense de 8.450 Fr 58 a été faite pour les divers travaux approuvés qui suivent :
"Construction de deux nouvelles sacristies, d'une chambre-refuge, d'une citerne à eau de pluie, des murs de clôture du jardin, renouvellement des carrelages du rez-de-chaussée de la cure, cimentage de la façade sud-ouest de l'église et du pignon de derrière de la cure, remise à neuf du coq et du paratonnerre du clocher, restauration de l'orgue, rejointoyage des murs de l'église, de la sacristie et du presbytère.
"Pour l'exécution de ces divers travaux de construction et de restauration, la Fabrique d' église a reçu de l'Etat un subside de 4.225 Fr 29 et de la Province un subside de 2.112 Fr 64. La commune de Limelette ayant refusé son concours financier, la part incombant à commune a été donnée par Mr. le curé, soit 2.112 Fr 64."
1895 voit encore d'autres travaux :
Des vitraux ont été placés dans les 8 fenêtres de l'église et la porte d'entrée; l'exécution et le placement en avaient été confiés à Mr. Ad. de Zaffe-Kleinkens, artiste-peintre-verrier à Bruxelles, d'après les maquettes approuvées par la Commission Royale des Monuments et des Sites. Ils ont coûté 1.800 Fr dont une partie a été couverte par un subside de 800 Fr imputable sur les fonds des Beaux-Arts:
Mr. le curé a fait don à l'église d'une statue du Sacré-Cœur en bois sculpté avec dessins des 13e siècles gravés sur or fin d'une valeur de 700 Fr.
Mr. Justinien Houart-Ingebos a fait don d'une statue du Saint Cœur de Marie et d'une draperie semblables à la précédente et d'une valeur identique.
Ces deux statues sortent des ateliers de l'Institut d'Art Chrétien- Les mêmes donateurs ont offert les piédestaux en chêne supportant les statues, ayant coûté chacun 150 Fr.
Mr. le curé a en outre payé une somme de 745 Fr pour travaux à l'orgue comprenant le placement d'un jeu complet de bourdon 16 pieds, d'un jeu de voix céleste, d'un jeu de fond viole de gambe et l'harmonisation des jeux de fond et des trompettes.
La bénédiction solennelle des S. Coeurs et l'inauguration des orgues rénovées ont eu lieu le 28 septembre 1895.
Grâce à un don de 170 Fr 50 du baron Lambermont, ministre d'Etat, les statues de St Joseph, St Roch et Ste Eugénie ont pu être remises à neuf et polychromées.
Comme ses prédécesseurs, Mr. le curé Houart bénéficia largement de l'aide de l'Association du St Sacrement et des églises pauvres. Il reçut :
en 1891, un beau calice, coupe en vermeil, pied en cuivre argenté",
en 1882, une chasuble et d'autres ornements,
en 1883, deux candélabres à cinq branches et du linge d'autel,
en 1885, trois chasubles, une bannière du Sacré Coeur et d'autres ornements,
en 1887, un nouvel ostensoir, une lanterne et du linge d'autel, en1888, une croix de procession argentée, une sonnette d'autel et des ornements divers,
en 1890, une chasuble noire et du linge d'autel,
en 1891, un missel d'autel, une nappe de communion et d'autres ornements, en 1892, deux nappes de communion,
en 1896, une chape rouge, une bannière de la Ste Famille et divers ornements,
En compensation, les paroissiens ont donné dans le même temps 438 Fr 88.
Le 7 novembre 1884, Mr. François-Xavier Lambermont faisait don à la Fabrique d'église, en fondation de deux messes en plain-chant pour le repos des âmes des époux François-Joseph Lambermont-Minet, d'une pièce de terre située à Bierges, contenant 25 ares,22 ca., évaluée à 1.050 Fr.
Un décret canonique de S.E. le cardinal Deschamps avait érigé la chapellenie de Rofessart en paroisse en date du 14 juillet 1874. L'arrêté royal du 28 juillet 1897 érige la chapelle de Rofessart en succursale.
Cela signifie qu'à partir de cette date, Rofessart est une paroisse avec église et curé tant au point de vue légal que canonique.
La dernière disposition entraînait la cession à la Fabrique d'église de Rofessart de certains biens immobiliers ayant appartenu jusqu'alors à la Fabrique de Limelette.
Un arrêté royal du 16 octobre 1897 légalise cette cession comme suit :
"Vu les délibérations en date des 25 et 26 août 1897 par lesquelles les conseils de fabrique des églises de St Géry à Limelette et de Rofessart, commune de Limelette, sollicitent l'autorisation de conclure au sujet des droits de la fabrique de cette dernière église érigée en succursale par Notre arrêté du 28 juillet 1897 (Moniteur du 30 le même mois, n° 211) relativement aux biens ayant composé la dotation de l'élise mère de St Géry à Limelette avant le démembrement de la paroisse causé par l'érection susdite un arrangement transactionnel aux termes duquel la fabrique de l'église St Géry à Limelette cède à la fabrique de l'église ce Rofessart pour former la part de celle-ci dans les biens communs, une parcelle de terre libre de toute charge contenant un hectare cinquante ares, faisant partie de la propriété renseignée au cadastre de la commune de Limelette sous le n' 1,de la section A, laquelle parcelle sera prise entre le sentier n° 3b de l'atlas des chemins contre le territoire de Rixensart et le restant de la dite propriété délimité par une ligne droite aboutissant d'un côté au territoire de la commune de Lasne et de l'autre, à la parcelle n° 33 de la dite section A.
"Il est entendu, en outre, que la fabrique de l'église de Rofessart touchera à partir du 28 juillet 1897,la part de fermage afférente à la parcelle qui lui est cédée et, d'autre part, que toutes les fondations d'objets faites en faveur de la chapelle de Rofessart et acceptées comme telles restent acquises et cédées à la succursale de Rofessart avec charge pour la fabrique de Rofessart de faire célébrer annuellement les obits, faire renouveler les titres et les bordereaux d'inscription hypothécaires.
"Ces fondations sont :
1° Fondation de Marie-Thérèse Jadin sur 25 ares,40 centiares de terre, située à Limelette, section B,n° 53 et 54, fondation faite le 11 novembre 1878,approuvée le 22 octobre 1879;
2° Fondation de François-Xavier Lambermont sur 25 ares,22 centiares de terre, située à Bien es sous le n° 134 de la section D, fondation faite le 7 novembre 1884, approuvée le 1er juillet 1885;
3° Fondation de Lambermont frères et sœur consistant en une rente annuelle et perpétuelle de trois cents francs, fondation faite le 21 octobre 1885 et approuvée le 27 mars 1886;
4° Fondation d'Ephrem Cordier, au capital de neuf cents francs, fondation faite le 3 avril 1886 et approuvée le 1er septembre 1886;
5° Fondation de Marie-Joséphine Bosquet rente foncière annuelle et f perpétuelle de trente francs, fondation faite le 23 octobre 1890 et approuvée le 11 mars 1891;
6° Fondation d'Hortense Dechamps, rente annuelle et perpétuelle de trente-et-un francs, vingt-six centimes, fondation faite le 29 juin 1892, approuvée le 1er février 1893;
7° Fondation d'Hortense Dechamps, rente annuelle et perpétuelle de vingt-deux francs,soixante-trois centimes, fondation faite le 27 mars 1893, approuvée le 7 juin 1893."
"Vu les avis du conseil communal de Limelette, de M. l'Archevêque diocésain et de la Députation permanente du conseil provincial du Brabant, en date des 27 août, 16 septembre et 6 octobre 1897;"
"Vu l'article 76,1° de la loi communale modifiée par la loi du 30 juin 1865,ainsi que l'article 2045 du Code civil;
"Sur la proposition de Notre ministre de la Justice,
"Nous avons arrêté et arrêtons :
"Article unique.- Les fabriques des églises de St Géry à Limelette et de Rofessart, commune de Limelette, sont autorisées aux fins ci-dessus mentionnées.
Notre ministre de la Justice est chargé de l'exécution du présent arrêté.
"Donné à Laeken, le 16 octobre 1897.
(sé) "Léopold."
"Par le Roi :
"Le Ministre de la Justice
(sé) "V. Beeerem"

Mr. le curé Houart nous a laissé également dans ses archives un "Tableau des frais d'exonération d'un anniversaire simple à l'heure ordinaire, avec absoutes et sonneries, d'après le tarif du 16 janvier 1880". Le voici, à titre documentaire :
Messe: Officiant Fr 3,50
Chantre, sacristain, organiste           2.-
Souffleur                                            0,50
3 acolytes                                          0,75
Fabrique                                            2
                                                     ----------     
en tout                                Fr 8,75

Absoute : Officiant                                            1.-
Chantre, sacristain, organiste           1.-
Souffleur                                           0,25
3 acolytes                                         0 45
                                                        ------
en tout                                              2,70

Sonneries : 4 sonneries à raison de 0 Fr 27 chacune,
en tout                                              1,08

Récapitulation
Messe Fr 8,75
Absoute 2,70
Sonneries 1 08
                   -------
En tout        12,53

Mr. le curé Houart quitta Rofessart pour devenir curé à Lillois où il avait été nommé le 24 juin 1897.
Jusqu'à l'arrivée de son successeur, nommé le 21 décembre de la eu année, l'intérim de la paroisse fut assuré par Mr. l'abbé Désiré Charlier, curé de Limelette qui signe le procès-verbal de la réunion du Conseil de fabrique du 26 août 1897 "curé intérimaire".

3. Monsieur  l'abbé VANDENBOSCH, Victor-Joseph (1897-1911)
né à Grez-Doiceau le 9 juillet 1870, ordonné le 27 août 1893,
vicaire à Ohain le 23 septembre 1893,
curé à Rofessart le 21 décembre 1897,
curé à Ohain le 31 mai 1911,
aumonier à Rixensart le 10 juin 1929,
y décédé le 29 juin 1939.
Nous ne savons que fort peu de chose au sujet de notre 3e curé. Il reçut aussi l'aide de l'Association des églises pauvres qui lui fit don, en 1898 de deux chasubles, en 1899 de trois rochets et trois soutanes pour enfants de chœur et en 1900 et 1901 de linge d'église et de soutanes pour enfants de chœur.
En 1900, une paroissienne offrit à l'église une statue de St Antoine de Padoue et une dame de Wavre en donna une autre de St Expédit.
En 1901, au moyen de subsides de l'Etat et de la Province, d'un montant total de 792 Fr complétés par une souscription dans la paroisse,  il fit construire un nouveau jubé et repeindre le chœur de l'église sur des plans de l'architecte Coetsaux.
En 1903, il organisa une cérémonie d'hommage au fondateur de la paroisse,
Mr. le baron Auguste Lambermont, ministre d'Etat.
Enfin en 1904, il fit prêcher du 31 mai au 8 juin, une mission donnée par un religieux de l'Ordre des Frères-Mineurs.
Jusqu'à son départ, en 1911, nous n'avons plus trouvé aucune trace de son activité.

4. Monsieur l'abbé POURBAIX Clément (1911-1916)
né à Seneffe le 4 février 1857,
ordonné le 3 juin 1882,
professeur à l'Institut St Louis à Bruxelles le 7 septembre 1882, directeur à l'Institut St Joseph à Vavre le 12 juin 1885,
curé à Cortil-Noirmont le 21 octobre 1886,
curé à Rebecq-hognon le 28 avril 1896,
curé à Rofessart le 29 juin 1911,
y décédé le 9 avril 1916.
Notre 4e curé n'a laissé que très peu de traces de son passage parmi nous ; on n'en trouve que deux :
1. La fondation, en 1913, par Mr. l'abbé Joseph Cordier, curé à Cortil sous Cortil-Noirmont de:
- mis obits avec absoute pour le repos des âmes d'Ephrem, Charles et Vénérande Cordier,
- la recommandation au prône à perpétuité des mêmes défunts,
- l'entretien, par les soins du Conseil de fabrique, des tombes d'Ephrem Charles Cordier au cimetière de Rofessart, contre remise au trésorier de 19 titres de rente belge d'une valeur nominale de 100 Fr, aux fins d'inscription au Grand Livre de la Dette ligue et pour garantir l'exécution de cette fondation.

2. Les circonstances de sa mort relatées par la note suivante de son successeur
"Monsieur le curé C. Pourbaix est décédé inopinément le matin du 9 avril 1916, dimanche de la Passion et jour de la 1ère communion solennelle. On l'a trouvé râlant et mourant dans son lit le matin à 5 h. Mr. le vicaire de Limal, l'abbé Gouverneur, est venu célébrer la Sainte Messe et faire les cérémonies de la 1ère communion.
"Le même Mr. Gouverneur a fait l'intérim de curé jusqu'au dimanche 22 octobre de la même année 1916.
"On doit à Monsieur le curé Pourbaix la transformation de la cure et du jardin. Il était très aimé des paroissiens et est toujours regretté, même par ceux qui ne pratiquent pas."

5. Monsieur l'abbé CUVELIER,Adolphe (1916-1945)
né à Bruxelles le 12 août 1875,
d'abord religieux de l'Ordre des Frères Mineurs Conventuels,
curé à Rofessart le 18 octobre 1916,
retraité à La Hulpe en novembre 1945,
y décédé le 25 février 1958.

La durée du pastorat de Mr. Cuvelier, les efforts qu'il déploya pour l'accomplissement de sa mission à Rofessart et le soin qu'il apporta à la tenue des archives paroissiales nous procurent une documentation abondante sur la vie de la paroisse de 1917 à 1945.
Cette abondance de renseignements nous oblige à abandonner l'ordre chronologique adopté jusqu'ici et à grouper les informations de tous genres qu'il nous a laissées.
A. Vie religieuse
Du 16 au 25 décembre 1917, fut prêchée par le R.P. Somville, rédemptoriste du couvent de St Joseph à Bruxelles, une grande mission paroissiale.
Mr. Cuvelier en donne l'appréciation suivante : "Sermons tous les soirs à 6 h 1/2 et tous les matins pendant la messe de 7 h 1/2. Assistance nombreuse le soir, très réduite le matin (peut-être à cause du grand froid de ces jours, car il gelait fort durant ces 10 jours). La guerre a nui à la mission comme à tout le reste, car à cause des vols des affamés (ou des affameurs?), chaque famille devait laisser un ou deux membres à la maison. Sans cela le succès eut été complet car le prédicateur avait conquis les paroissiens. Le chiffre des communions de mission (sans compter les communions renouvelées une ou plusieurs fois) est monté à 150 environ (sur 280? paroissiens dont une cinquantaine ne pratiquent pas). Pas de retour sensationnel, hélas!"
A la Noël 1922 fut célébré le premier cinquantenaire de l'église; la veille, un dimanche, le doyen de Wavre célébra une messe solennelle et prononça un sermon de circonstance. Le jour de Noël, il y eut des messes à minuit, à 7 h 1/2 et à 10 h. Les offices furent magnifiquement suivis : à la messe de minuit, l'église était comble.
En 1927, fut prêchée une nouvelle mission du 29 mai au 8 juin par le R.P. Crèvecoeur,
rédemptoriste.
Mr. Cuvelier la juge en ces termes : "La mission a été splendide foule tous les soirs dès le 1er jour; bonne assistance aux instructions du matin ; 210 communions de mission et 60 communions répétées. Procession de la Croix (portée par tous les jeunes gens à tour de rôle) et belle harangue en plein air face à l'avenue Victor. La mission s'est clôturée par l'adoration perpétuelle du St Sacrement."
Au sujet de la procession de la Croix, nous possédons un article, probablement du "XXe siècle", quotidien catholique de l'époque qui la raconte comme ci-après:
"La paroisse de Rofessart dans un élan de foi enthousiaste a magnifié en plein air le Christ-Roi. Dès 2 h 1/2 de l'après-midi du dimanche 5 juin, les paroissiens se pressent vers l'église. Les drapeaux flottent aux façades des maisons. A 3 h., un cortège se forme et s'avance à l'ombre de la croix. Une grande pancarte domine la foule portant l'inscription : Vive le Christ-Foi! Un groupe de cavaliers, anciens militaires, ouvre la marche ; la fanfare communale joue ses morceaux choisis. Au centre du village, le défilé s'arrête et se groupe autour de la croix portée à tour de rôle par tous les jeunes gens sans exception de la localité. Le P. Crèvecoeur dans un discours d'une éloquence conquérante harangue cette multitude ravie : la foule enthousiaste acclame le Christ et son Eglise et chante le triomphe de la Croix.
Le cortège ensuite regagne l'église : là, nouvelle allocution ; les hommes défilent dans le chœur pour vénérer la Croix, et, tandis que le clairon sonne, le prêtre bénit la foule avec le St Sacrement. La fanfare exécute la "Brabançonne" et tous se retirent visiblement impressionnés. Il faut remonter à 1903 pour retrouver un pareil enthousiasme, quand la paroisse a voulu fêter son fondateur, Monsieur le baron Auguste Lambermont."
Du 3 au 8 juin 1928, renouvellement de cette mission par le P. Crecoeur encore. "Belle assistance aux offices", note Mr. Cuvelier, "surtout à celui du soir. Le nombre de communions, quatre-vingts, a été une déception. Le renouvellement, au lieu de finir le jour de l'Adoration (8 juin, un vendredi cette année) aurait dû finir le dimanche suivant. Il y aurait eu alors beaucoup plus de communions. Mais le P. missionnaire a dû écourter son séjour ici."
"Un évènement dans la paroisse !", tel est le titre d'une note de Mr. le curé Cuvelier dans son "Archivum sous la rubrique "1936".
"Le 26 janvier, un dimanche, Son Excellence Mgr. Jean Cuvelier, vicaire apostolique de Matadi, au Congo belge, cousin du curé de la paroisse, est venu célébrer un salut pontifical au cours duquel il a parlé de sa mission. L'église était comble : il y avait des paroissiens de Limelette, de Limal et d'Ottignies. MM. les curés de Limelette, de Limal et d'Ottignies prêtaient leur bienveillant concours à la cérémonie. De l'avis de tous, ce magnifique salut, favorisé par un beau temps exceptionnel, fut une fête pour la paroisse et laissera un heureux souvenir."
En 1937, notre curé rapporte ainsi ses impressions sur la raison prêchée du 6 au 15 juin par le P. Crèvecoeur. "Malgré des conditions défavorables, suite des pluies prolongées du mois de mai, c'est-à-dire avance des foins et retard des betteraves ; malgré plusieurs jours consécutifs de fortes chaleurs et d'orages, l'assistance aux sermons et autres cérémonies a été nombreuse. La messe de mission réunissait toujours une bonne cinquantaine de personnes et  le salut ou l'office du soir environ deux cents auditeurs. La procession de la Croix avec fanfare fut un triomphe. Le sermon et la consécration de la paroisse au Sacré Coeur de Jésus devant la croix de mission (placée devant la grille du château, grille donnant accès à la ferme) furent particulièrement impressionnants. Il y avait onze cavaliers et de nombreux paroissiens de Limal, de Limelette et d'Ottignies. Il y avait bien au-delà de trois cents participants. Un beau tableau de N.-D. du Perpétuel Secours, valeur 250 Fr a été donné par les paroissiens à l'église, en souvenir de la mission."
Une autre note de la même année de la main de Mr. Cuvelier signale : "En septembre 1937, j'ai fait don à l'église de Rofessart d'un médaillon en forme de coeur, en bois noir dans lesquels sont fixées huit thèques avec saintes reliques cachetées par l'Archevêché de Malines. Les papiers d'authenticité ont été égarés semble-t-il, mais l'authenticité de ces reliques n'est pas douteuse de l'avis de Mr. le chanoine Sempels, préposé à la garde des reliques à l'Archevêché de Malines qui les a vues et constaté le cachet (sceau) encore intact de l'Archevêché ainsi que le conditionnement de fermeture des thèques. Ces reliques proviennent d'une ancienne famille (Barnabé vanden Wiele) de Malines. Voici leur dénomination:
1°) De ligno SS. Crucis D.N.J.C., 5°) S. Luciae,V.M.
2°) S. Huberti,Ep. , 6°) S. Antonii de Pad.,
3°) S. Barbarae,V.M., 7°) S. Rochi in P.P.,
4°) S. Joan. Berchmans, 8°) S. Donati,Mart."

Notre 5e curé fêta son jubilé pastoral de 25 années le 26 octobre 1941. Il narre cette belle journée en ces termes.
"La guerre n'a pas permis de célébrer ce jubilé comme en temps de paix. Un comité, les fabriciens de l'église, a organisé une souscription parmi les paroissiens et a recueilli la somme de 2.697 Fr 50 à laquelle est venu s'ajouter un don de 290 Fr, soit en tout 2.987 Fr 50 somme qui a servi à l'achat de deux anges porte-lumière électriques, aux statues de la Ste-Vierge et de St Joseph. En plus, un missel coûtant 552 Fr a été offert comme don personnel au curé. La paroisse de Limelette a voulu s'associer à cette manifestation de sympathie : une collecte faite à l'église a permis l'achat de burettes avec plateau en métal doré et un autre plateau en verre-cristal. La cérémonie religieuse a consisté en un salut solennel d'action de grâces chanté par le curé, assisté de MM. les curés de Limelette, de Limal et deux autres curés émérites (de Mont-St-Guibert et de Marche-les-Dames). Mr. le doyen de Wavre y a prononcé une allocution de circonstance. Après ce salut, réception à la cure et dégustation de tartes et de café, don des paroissiens! Deo gratias!"

B. Œuvres

Pour soutenir et développer la vie religieuse de ses paroissiens, Mr. Cuvelier fonda plusieurs œuvres.
La première fut, moins d'un an après son arrivée, la création d'une bibliothèque paroissiale; un meuble destiné à recevoir les livres fut acquis pour 30 Fr avec le produit d'un tronc placé dans l'église et, à l'ouverture, le 15 août 1917, le catalogue comprenait 94 ouvrages dont plusieurs en 2 et 3 volumes. Vinrent s'y ajouter en octobre de la même année 100 livres reliés, don de l'Oeuvre des églises pauvres.
Quelques mois plus tard, à l'occasion de la mission, il érigea canoniquement une Congrégation de la Ste Vierge sous le titre de "Congrégation de Notre Dame du St Rosaire" et une "Association de la Ste Famille".
Le 10 décembre 1933,1e R.P. Gillet, Prieur du couvent des Dominicains à Bruxelles vint ériger canoniquement une "Confrérie du St Rosaire".
Et à la suite de la mission de 1937 créa une "Ligue du Sacré Cœur" pour hommes dont la première communion générale le 11 juillet réunit 27 participants.

C. Bâtiments paroissiaux

En 1922, année du cinquantenaire de la paroisse, Mr. Cuvelier entreprit d'importants travaux de restauration de l'église ; il eut la joie de voir sa résolution encouragée par le Cardinal Mercier qui souscrivit personnellement 300 Fr.
Il s'agissait de travaux d'assèchement du côté gauche, moitié du chœur et première travée; ils ont coûté 5.077 Fr plus 200 Fr de frais à un architecte pour plan et devis non exécutés. Ces travaux ont été réalisés par Mr. Martin Dechamps à Bourgeois-Rixensart.
La même année, l'éclairage électrique fut installé dans les bâtiments de la paroisse par Mr. Joseph Denil, rue de St-Gilles,70, à Bruxelles; les travaux à l'église furent payés par Mr. le curé et ceux de la cure par Mr. et Mme. Louis André.
En 1922 encore, le chœur de l'église fut repeint à l'huile par Mr. S. Duquaine de Wavre pour le prix de 1.700 Fr.
La couverture d'ardoises de la tour de l'église fut restaurée en 1923 par un ardoisier de Walhain-St-Paul ; coût des travaux : 1.000 Fr.
En 1924, Mr. Duquaine de Wavre décora l'abside de l'église aux frais de Mr. et Mme. Louis André.
L'année 1931 vit encore s'effectuer plusieurs travaux d'entretien : la tour de l'église (flèche et abat-sons) fut restaurée à nouveau par Mr. Diels, ardoisier à Limai pour la somme de 2.750 Fr., la sacristie, la cage d'escalier et l'arrière du jubé ont été blanchis par Mr. Pierre Nasy de Rofessart et l'escalier du jubé réparé par les soins de Mr. Taice de Limal.
En mars 1932, le maître-autel fut repeint selon les indications de l'Ecole St Luc et en 1933, l'église fut partiellement repeinte par Mr. Eugène de Becquevort, organiste, à titre gracieux quant à la main œuvre.



D.  Mobilier  de l'église

Comme précédemment, l'église de Rofessart fut bénéficiaire de l'Oeuvre des églises pauvres. Elle en reçut en 1917, une custode pour ostensoir, une patène en cuivre doré, une boîte pour les saintes huiles, un conopé en soie blanche moirée et un nouveau ciboire. En 1918, une chasuble noire, une étole blanches et des canons d'autel; en 1919, douze petites bannières pour procession; en 1920, un harmonium ancien; en 1922, une statue de la Ste Famille en carton-pierre avec piédestal en bois peint. En 1926, six rochets pour enfants de chœur ; en 1931, une chasuble blanche; en 1934, un baldaquin pour processions; en 1937,un drap mortuaire pour enfants et un ornement blanc complet, c'est-à-dire chasuble, dalmatiques, huméral et chape. De leur côté, les paroissiens versèrent à l'oeuvre 384 Fr 25.
Mais Mr. Cuvelier qui avait à cœur l'embellissement de la maison de Dieu ne se contentait pas de ces dons quasi gratuits; il voulait que ses paroissiens participent à cette œuvre de louange divine; l'énumération qui suit nous montre qu'il y avait réussi.
Le 25 décembre 1917, il reçut par l'entremise d'une paroissienne qui fut au service de la famille de Eousies, une grande crèche de Noël démontable, en bois, avec 10 statuettes en plâtre, don de Mr. le comte Constantin de Bousies.
En 1923, le dais de la procession fut renouvelé et modifié par la maison Billaux-Grossé à Bruxelles pour la somme de 700 Fr, don des paroissiens.
En 1924, deux paroissiennes offrirent une statue de Notre Dame de Lourdes et une autre de la bienheureuse Thérèse de l'Enfant Jésus,
En 1925,avec le produit de divers dons et de collectes faites l'église, on put doter la statue de Notre Dame de Lourdes d'une niche en forme de baldaquin en bois sculpté et ciré, acquérir deux brancards de procession et un nouveau missel d'autel et faire restaurer drap mortuaire.
En 1926,grâce au produit d'une souscription faite dans la paroisse à l'initiative de Mr. Louis André, souscription ayant rapporté 1.150 Fr, l'orgue a été démonté, nettoyé, réparé et remis à neuf par Mr. Théophile Boeckx. La souscription avait été faite à l'occasion du 25e anniversaire de prêtrise du curé et de la 10e année de son ministère pastoral à Rofessart.
La même année, rois paroissiennes offrent une robe en velours bleu, richement garnie, pour la Ste Vierge et l'Enfant Jésus.
1927 vit la réparation des tourillons et les coussinets des deux cloches pour la somme de 1.000 Fr.
En 1928, des paroissiens effectuèrent la décoration des autels de la Ste Vierge et de St Joseph, offrirent un harmonium d'occasion et un nouveau poêle pour le chauffage de l'église.
En 1929, par le moyen de dons et collectes, l'église s'enrichit deux piédestaux hexagones pour les statues de Notre Dame de Lourdes et de Ste Thérèse de l'Enfant Jésus,-d'une auréole en bronze doré avec inscription pour la statue de Notre Dame de Lourdes, de deux girandoles à trois lumières et d'une statue de Ste Wivine, cette dernière bénite et solennellement installée le dimanche 15 décembre au cours du salut.
En 1930, l'unique lampe électrique se trouvant dans le choeur fut remplacée par quatre lampes fixées aux colonnes : deux pour éclairer l'autel et l'abside et deux pour éclairer le banc de communion. Deux chandeliers à trois branches furent offerts la même  année pour la statue de Ste Wivine.
Au cours de 1931, Mr. Cuvelier acquit ou reçut encore deux armoires pour la sacristie, huit nouveaux flambeaux de procession et une petite suspension dorée pour la lampe du sanctuaire.
En 1932, une paroissienne offrit pour la crèche de Noël les trois rois Mages avec chameau et son conducteur ainsi qu'un nouvel Enfant Jésus.
En 1935, Mr. Cuvelier décida le renouveler les chaises de l'église. Il en acquit d'abord 40 au moyen de dons recueillis en dehors la paroisse; puis une souscription auprès des paroissiens recueilit une somme de 2.467 Fr répartie en 58 dons allant de 5 à 100 Fr permettant l'achat de 100 autres.
En 1936, l'église reçut un nouveau poêle pour le chauffage et en 1937 un nouveau trône de procession pour la Ste Vierge exécuté par la maison Billaux-Grossé  à Bruxelles au prix de 1.300 Fr. Cette même année, en souvenir de la mission, les paroissiens offrirent un tableau représentant Notre Dame du Perpétuel Secours.
En 1938, les paroissiens firent encore don de dix flambeaux de procession; un ami du curé lui donna deux chasubles : une noire et une blanche et le Conseil de fabrique fit installer un nouveau tabernacle coffre-fort, payé à la maison Vervioet-Faes à. Bruxelles 1.082Fr.
Une note de Mr. Cuvelier dans "Archivium" nous apprend que le 25 décembre 1939 à 23 h 30, avant la messe de minuit, il fut procédé à la "bénédiction et installation d'une jolie statue du saint Enfant Jésus de Prague, don de la famille Louis Roland. Prix de la statue et des accessoires : 500 Fr. Une assistance nombreuse et recueillie, près de 150 communions pendant la messe qui suivit la bénédiction. Il faisait très froid avec verglas partout."
Il faut ici rappeler les dons faits par la paroisse à l'occasion du jubilé pastoral de 25 années de Mr. Cuvelier, le 26 octobre 1941.
Dans "Archivium", notre curé nous renseigne aussi sur divers évènements de caractère profane survenus dans la paroisse.
"Août-septembre-octobre-novembre 1918. La grippe espagnole qui a fait tant de victimes à Ottignies, Mousty, Limal, Limelette, Rixensart, Wavre a sévi à Rofessart mais n'y a fait que trois victimes. Nous attribuons la bénignité de l'épidémie pour notre paroisse à la protection de St Roch qui a sa statue à l'église et qui fut invoqué dans ce but dès les premiers jours."
"Mars 1919. La grippe espagnole a reparu dans la paroisse et y a fait quatre victimes dont trois de 18 à 21 ans et une de 60 ans."
"1940! La grande guerre!! 15 mai, à 9 h du matin, heure d'été de l'Europe centrale, les derniers paroissiens, une famille, et le curé quittent la paroisse désertée par tous les autres paroissiens depuis la veille tard dans la soirée. En pleine ligne de feu, entre deux artilleries, Rofessart, comme les paroisses voisines proches de la Dyle, n'était plus habitable sans danger mortel de tous les instants.
Rentré le 20 mai, à 20 h., je trouvai la cure pillée de fond en comble et dans un état de malpropreté indescriptible. Et c'était la même chose partout. Le passage des troupes françaises et allemandes et aussi de civils avait fait cette triste besogne."
"1943. Le 5 octobre, les Allemands ont fait enlever de la tour (clocher) de l'église la plus grosse des deux cloches."
"1944. Le bombardement d'Ottignies, Limelette et Limal pendant la nuit du 20 au 21 avril, qui occasionna la mort de 33 habitants de Limelette, détruisit l'église de Limelette et un grand nombre de maisons, a aussi brisé toutes les vitres de l'église (côté gauche) de Rofessart. Beaucoup de bombes sont tombées sur Rofessart, brisant presque toutes les vitres, toitures, portes,volets et plafonds des maisons."

6. Monsieur l'abbé BELVA Jean-Pierre-Léonard (1945-1965)
né à Schaerbeek le 12 janvier 1911,
ordonné le 15 juin 1935,
vicaire à Genval (St Sixte) le 15 juillet 1935,
vicaire à Braine-l'Alleud .en décembre 1937,
vicaire à Rebecq-Rognon en janvier 1943,
curé à Rofessart le 4 novembre 1945,
professeur à l'Ecole normale de Jodoigne en septembre 1965, professeur au Lycée royal de Nivelles le 1er septembre 1966,
y décédé le 51 janvier 1967. Repose, selon sa volonté, au cimetière de Rofessart.
L'absence de toute indication de Mr. Belva dans "Archivium" nous oblige en ce qui le concerne à nous référer à nos archives personnelles complétées par des indications provenant du registre des procès-verbaux du Conseil de fabrique. Nous nous excusons donc des lacunes que comporte cette relation des activités paroissiales de 1945 à 1965 que nous avons ici aussi groupées en quelques rubriques.



A. Vie religieuse

Le premier souci de Mr. Belva fut l'organisation d'une mission prêchée du 13 au 23 juin 1946 par le R.P. Piron, de la Compagnie de Jésus.
La même année, pour des raisons qu'il expose lui-même dans un mémoire dont le texte suit, il demanda à l'autorité supérieure le rattachement à notre paroisse, du hameau de Profondsart sous Limal.
"Attendu que dans ce hameau jouxtant la paroisse de Rofessart trouvent 47 maisons comprenant 150 habitants;
"attendu que toutes ces maisons sont situées à plus de 2.500 m. l'église de Limal et, pour la très grosse majorité, à 500 à 1000 m. l'église de Rofessart;
"attendu que tous ces habitants se considèrent comme paroissiens de Rofessart et ce depuis l'érection de la paroisse, comme il appert de la requête au conseil communal de Limelette en date du 8 aout 1871;
"attendu que les missions paroissiales" faites à Rofessart se sont toujours faites en même temps pour Profondsart;
"attendu que les dits habitants fréquentent plus l'église de Rofessart que la chapelle dite de Profondsart, laquelle dessert amplement les hameaux du "Pélerin" et de "Grandsart";
"attendu que ces mêmes habitants recourent toujours au pasteur de Rofessart pour l'administration des sacrements;
"attendu qu'il appert de moultes déclarations de Monsieur l'abbé Scumillon, curé de Limal durant 56 ans, que ce rattachement serait logique et souhaitable;
"attendu que cette même opinion est partagée par l'administration de Limal comme il appert des déclarations formelles et précises du secrétaire communal de cette commune;
"attendu que le précité a affirmé au signataire de la présente que la dualité de territoire n'avait aucun inconvénient ni quant aux funérailles, ni quant aux questions budgétaires;
"attendu qu'il est très pénible, particulièrement par la mauvaise saison, vu l'état des chemins, de faire ce long trajet vers l'église de Limai peur y porter les enfants au Saint Baptême;
"attendu que l'administration communale de Limelette partage opinion de celle de Limal;
"attendu qu'il appert des déclarations de Monsieur le Doyen de Wavre que la solution proposée est éminemment souhaitable et réalisable
"Plaise à l'Autorité Supérieure de décider le rattachement du hameau de Profondsart à la paroisse de Rofessart sous Limelette suivant les limites ci-après
"du point A au point E : depuis le chemin dit "de Rixensart à Rofessart" par l'axe du chemin dit "Grand chemin de Nivelles à Wavre" jusqu'au chemin de fer du Luxembourg; "de B à C par l'axe de ce dernier chemin de fer; "de C à A par l'axe de la limite de la section A du plan cadastral de la commune de Limelette.
"Les dénominations ci-dessus étant celles des plans du cadastre 'Atlas cadastral de Belgique édité par M. Popp.
"Ce rattachement donnerait à Rofessart un total de
 149      451
+ 47 +  150
-------                        -------
196 maisons et    601 paroissiens.
"Fait à Rofessart sous Limelette, le 14 octobre 1946."

Cette requête ayant reçu les approbations nécessaires, l'arrêté du Régent dont copie ci-après consacrait cette annexion.
"n° 13.258
"Vu la demande, en date du 29 janvier 1948, par laquelle Mr le Cardinal-Archevêque de Malines sollicite l'annexion à la paroisse succursale Saint Joseph, à Rofessart, commune de Limelette, d'une partie de la paroisse succursale Saint Martin à Limal;
"Vu les avis des conseils de fabrique des églises Saint Joseph Rofessart, commune de Limelette et Saint Martin à Limal, des conseils communaux de ces localités et de la députation permanente du conseil provincial du Brabant, en date des 4 avril ,25 juin, 4 août et 19 octobre 1948;
' "Vu le plan relatif aux modifications de circonscriptions paroissiales sollicitées;
"Vu l'article 61 de la loi du 18 Germinal an X;
"Sur la proposition du Ministre de la Justice,
"Nous avons arrêté et arrêtons
"Article unique.- Est annexée à la paroisse succursale Saint Joseph à Rofessart, commune de Limelette, la partie de la paroisse succursale Saint Martin à Limal, circonscrite, à partir de la limite séparative des communes de Rixensart et de Limal, A-B ; l'axe du chemin de fer de Bruxelles à Namur, B-C ;la limite séparative des communes de Limelette et de Limal, C-A ainsi qu'il est indiqué sur le plan susvisé par une ligne rouge.
"Le Ministre de la Justice est chargé de l'exécution du présent arriêté.
"Donné à Bruxelles, le 25 novembre 1948.
(sé) "Charles.
"Par le Régent,
"Le Ministre de la Justice ad intérim
(sé)  "Wigny."

Le 23 décembre suivant, Mr. Belva portait cet arrêté à la connaissance de ses nouveaux paroissiens et ajoutait :
"Il est bien entendu, et ce d'accord avec mon confrère de Limal, que chacun reste libre de recevoir les Sacrements dans l'église de son choix. Cette modification territoriale, sanctionnant d'ailleurs une situation de fait, implique surtout, pour le pasteur de Rofessart, la charge des âmes de ce coin de terre.
"Ce titre de "paroissiens" que je vous décerne, est plus qu'une formule de politesse. Il exprime une réalité. Aussi, au nom de toute la Paroisse de Rofessart, je vous souhaite une cordiale et sincère bienvenue, à tous.
Ce titre m'impose une charge supplémentaire comme pasteur de cette partie du troupeau : c'est de connaître mes nouvelles ouailles. Aussi, soyez assurés que je n'y manquerai pas. Dès les prochaines semaines, je me ferai un plaisir de vous rendre visite, afin de faire connaissance avec chacun de vous.
"Ne voyez dans ces visites que l'expression de toute ma sollicitude pastorale, de tout mon dévouement de prêtre, et soyez assurés que je serai heureux de vous rendre tous les services que vous me demanderez.
"Je termine en vous disant "Bonne et sainte fête de Noël, et à bientôt, mes chers Paroissiens!"
En 1949, Mr. Belva organisa un chemin de croix public qui connut un succès inespéré commémoré par une croix érigée à proximité de la gare de Profondsart.
Il forma ensuite le projet de faire consacrer notre église qui n'était que bénite.
Après d'importants travaux de restauration dont nous parlerons plus loin, la dédicace de l'église eut lieu le 2 mai 1955.
Dans son n° du 13 du même mois, "L'Edition Locale" rend compte comme suit de cette belle et émouvante cérémonie.
"Le dimanche 1er mai à 20 heures aux limites de la Paroisse, les paroissiens attendaient les Reliques des Saints qui seraient inhumées dans le nouvel autel. Précédée de la croix, d'une gerbe de bannières, escortée de flambeaux, la châsse est portée par les membres du conseil de fabrique. Les fidèles dont la piété est animée par l'abbé Heuschen prient et chantent des psaumes. La déposition des Reliques se fait dans une pièce du château délicatement transformée en chapelle.
"Le lundi 2 mai, Mgr. Schoenmaeckers, évêque auxiliaire du Cardinal-Archevêque de Malines, a consacré l'église restaurée et le nouvel autel de la paroisse de Rofessart à Limelette.
"Dès 8 heures, aux pieds de l'église parée d'oriflammes, une foule nombreuse, grossissant d'instant en instant, est là, dans l'attente. Dès ce moment, elle prie ,elle participe, elle vit ce grand évènement, elle est engagée dans les rites nombreux et impressionnants de la cérémonie la plus importante qui puisse se dérouler au sein d'une communauté paroissiale.
"Le commentaire qu'en fit tout au long de l'office, le diacre commentateur, Mr. l'abbé Heuschen, curé de La Bouverie, était discret, clair et précis à souhait.
"Assisté du chanoine Van den Bosch, des abbés Maenhout, curé de Limelette, Herrent, directeur de l'école professionnelle de Wavre, de Meulemeester, curé de Chapelle St-Lambert, du Trieu et du R.P. Devos, bollandiste, Son Excellence procéda successivement à la bénédiction des murs extérieurs et intérieurs de l'église, de l'autel et du pavement ; à la consignation du sol ; à la procession et à l'inhumation solennelle dans l'autel des reliques de St Boniface, de Ste Maria Goretti et du St Curé d'Ars. Puis ce fut la "confirmation" de l'autel et des murs. Les Saintes Huiles de la Consécration y furent versées avec abondance et l'encens monta en majestueuses volutes vers la voûte, symbole de la prière de toute la paroisse.
"Tous les grands moments de ces rites étaient animés par les chants de la foule, reprenant avec conviction, en français, les psaumes adéquats.
"Tout étant préparé, Mr. le curé Belva eut la joie d'achever les rites par la célébration du St Sacrifice sur le nouvel autel.
"La foule entière participa à ce Sacrifice par sa prière, ses chants, ses réponses, ses gestes, et malgré l'heure tardive, un tiers des présents communia. Ce ne fut pas un des moins émouvants moments que cette procession de chrétiens, allant en chantant, recevoir leur Dieu qui venait de s'offrir en ce lieu, sur cet autel.
"Au sein de cette assemblée priante, on avait l'impression d'avoir retrouvé un peu de cet esprit qui devait animer les premières communautés chrétiennes, et dont beaucoup d'adultes, actuellement, ont la nostalgie. Au cours du repas fraternel qui réunissait autour de l'Evêque tous ceux qui avaient voulu s'y inscrire, Son Excellence a souligné combien "il avait été heureux de venir dans une paroisse où on sentait toute une communauté prier et chanter. A notre époque, il ne suffit plus d'une piété individuelle, il faut une piété de communauté."
"Parmi l'assistance, on notait la présence de M. Sténuit, bourgmestre de Limelette, de M. Léon Marcbal, échevin, de plusieurs conseillers communaux, de Mr. l'abbé Vanham, doyen de Wavre, de Mr. l'abbé Lemercier, directeur des œuvres sociales de l'arrondissement de Nivelles, de Mlle. Marie-José Norro permanente de la L.O.F.C.
"Mr. l'abbé Cuvelier, ancien curé de Rofessart, s'était fait excuser.
"Vraiment, ce 2 mai aura été une journée qui marquera toute la vie paroissiale de Rofessart."
En mai 1960, fut édifiée une petite chapelle dédiée à Notre Dame de la Foi, au carrefour de la route touristique et de l'entrée du village.
Le 12 juin suivant, Mr. Belva célébra son jubilé sacerdotal de 25 ans par une messe solennelle; une souscription ouverte à cette occasion qui rapporta 12.557 Fr fut réservée à l'électrification des cloches de l'église.
Avant de clore cette matière, nous nous plaisons à rappeler le souvenir du R.P. Devos, bollandiste, qui fut pendant le très nombreuses années très étroitement associé à la vie religieuse de notre paroisse dont le souvenir lui est resté très cher.

B.Oeuvres

Ancien membre de l'Association Catholique de la Jeunesse Belge (A.C.J.B.),Mr. Belva était intimement convaincu que la foi, sans les oeuvres c'est-à-dire sans l'action, est une foi morte.
Aussi, la création de divers groupements orientés surtout vers l'action Catholique fut une de ses préoccupations majeures.
Le premier à voir le jour fut l'Equipe paroissiale des hommes, puis vinrent la Ligue des femmes, l'Equipe populaire et d'autres.
Si bien qu'à son départ il existait une bibliothèque, une chorale, une équipe de jeunes, une équipe paroissiale, une équipe populaire, une ligue des femmes, un ouvroir et une équipe de lecteurs.
Il faut aussi signaler l'action de circonstance d'"Ecole et Famille", organisme national créé pour venir en aide ù l'enseignement moyen libre victime d'un traitement injuste de la part de l'Etat.
De mars 1956 à juillet 1958, une équipe d'hommes recueillit dans la paroisse 18.611 Fr versés au comité diocésain.

Mr. Belva voulait qu'un grand nombre de ses paroissiens participent à son activité apostolique. Pour ceux qui ne faisaient pas partie d'un groupement actif, il organisait de temps à autre des réunions d'un caractère plus général où une personnalité étrangère à la paroisse faisait un exposé sur un sujet déterminé puis répondait aux questions posées par l'auditoire.
Le 13 novembre 1947, Mr. Fernand Degive, directeur du Centre d' Orientation Scolaire et Professionnel de la Jeunesse traita de "Quel métier donner à nos enfants?"
Au début d'octobre 1949,1e R.P. Georges Buxin, de la Congrégation du Coeur Immaculé de Marie (Scheut) parla de ses "Expériences en pays communiste".
Le 7 février 1955,1e R.P. Collet, de la Compagnie de Jésus, nous entretint de "Nos responsabilités d'hommes dans la famille".
Le 18 janvier 1958, Mgr. Kimbondo, vicaire apostolique auxiliaire de Kisantu, premier évêque congolais nous exposa "Les problèmes chrétiens du Congo".
Nous entendîmes encore Mgr. Louis Picard nous parler de "L'Action Catholique des Hommes" dont il était l'aumônier général ainsi que Mr. l'abbé Voussure, professeur au collège Cardinal Mercier qui nous donna une courte récollection.
La Ligue des Femmes organisa également en février 1960 une session de "L'Ecole des Parents" et, en 1964, institua sa fête annuelle des "3 x 20 ans".
D'un caractère à la fois communautaire et artistique, fut une session de trois soirées consacrée au chant grégorien. Sous la direction de Dom Joseph Krebs, de l'abbaye bénédictine du Mont-César à Louvain assisté d'un de ses confrères, de nombreux paroissiens furent initiés à cette irremplaçable forme de prière collective. Cela permit de renforcer le caractère de "participation" à nos messes paroissiales recherché par le Concile et que l'on n'a plus retrouvé depuis son abandon.
Dans le sens d'un "communautarisme" encore plus étendu, Mr. Belva organisa dès 1949 ses inoubliables voyages paroissiaux qui, en 1965, en étaient à leur 17e numéro.
Enfin, soucieux de voir sa communauté paroissiale prendre part toujours plus largement à la vie et aux grands problèmes de l'église, il lui donna l'occasion, en 1958, de venir en aide à un ménage congolais. Dans le même esprit, il veillait à sa participation aux activités de la Communauté Chrétienne du Brabant Wallon, notamment aux journées d'étude et aux journées des malades qu'elle organisait annuellement à Basse-Wavre.

C. Bâtiments paroissiaux

Dans ce domaine aussi Mr. Belva fit preuve d'une activité remarquable n'hésitant pas à mettre la main à toutes sortes de travaux.
En 1946, il fit réparer les vitraux de l'église fortement endommagés par le bombardement d'avril 1944 et qui, provisoirement avaient été remplacés par de simples vitres en décembre 1944. Cet important travail coûta 15.000 Fr couverts par des collectes spéciales à l'église en 1946 et une souscription organisée dans la paroisse en 1948.
En vue de la consécration de l'église, l'abbé Belva entama sa restauration complète ; le financement de ces importants travaux au sujet desquels nous n'avons que fort peu de renseignements lui causa beaucoup de soucis. Lui qui n'appréciait que la pureté du don qu'il voulait gratuit et qui avait horreur de solliciter ses fidèles au moyen de ce qu'il appelait "des artifices mondains qui n'ont rien d'évangélique" alla jusqu'à consentir à l'organisation d'une séance de variétés qui eut lieu le 28 mars 1954 et fut un succès.
Il fut fort satisfait du résultat obtenu mais ne cessait de regretter le moyen qu'il avait employé pour l'obtenir.
Il put remercier ainsi ses paroissiens : "Pour en permettre la Dédicace, notre église paroissiale de Rofessart a été embellie grâce au dévouement et à l'aide généreuse de tous les paroissiens. Elle a pu être achevée selon les projets, à la faveur d'un important don de l'Oeuvre diocésaine "Domus Dei". Le renouvellement complet des toitures et le peinturage de la voûte ont été exécutés grâce au zèle de l'Administration communale de Limelette. D'aucuns ont fait don de leur talent, de leur compétence, de leur temps. Que tous trouvent ici l'expression de la gratitude de ceux qui bénéficieront de leur travail compétent et dévoué."
En février 1961, l'église fut repeinte selon les directives d'un spécialiste, Mr. L.-M. Londot pour le prix d'environ 30.000 Fr qui fut acquitté avec une partie du produit de la vente de la "terre Jadin" appartenant à la Fabrique d'église.
Le 15 janvier 1960, un devis du montant de 9.040 Fr avait été approuvé par le Conseil de fabrique pour le placement de grillages de protection des vitraux de l'église. Mais il s'avéra qu'il y aurait lieu de restaurer auparavant certains de ces vitraux; pour ces deux opérations, le conseil communal vota, en 1961, une intervention de 25.840 Fr.
Avec le solde du produit de la vente de la "terre Jadin", notre curé avait espéré pouvoir réaliser un agrandissement de la "chapelle de semaine" (sacristie de droite). Après divers avant-projets et de nombreuses démarches auprès des instances officielles (Province, Ministère des Travaux Publics, Commission Royale des Monuments et des Sites),un projet de chapelle de semaine à divers usages (salle de réunion, de conférence et de jeux pour les jeunes) fut présenté par Mr. Kockerols, architecte habitant la paroisse au Conseil paroissial, projet dont la réalisation reviendrait à. environ 150.000 Fr.
A fin avril 1961,le Conseil de fabrique disposait de 38.58 Fr, reliquat du produit de la vente de la "terre Jadin" + 1.996 Fr disponibles au compte n° P 226 "Domus Dei" + 700 Fr déposés dans le tronc ad hoc à l'église, soit en tout 41.154 Fr ; il manquait donc environ 110.000 Fr.
Un emprunt fut donc envisagé pour l'amortissement duquel Mn. Belva fit, encore une fois, appel à ses paroissiens en leur suggérant une idée émise une récente réunion du Conseil paroissial : que chaque famille pratiquante dépose dans un plateau spécial 5 Fr par dimanche, "le prix d'un demi ou d'un chocolat!" Pour sa part, il réaliserait certains objets d'art et consacrerait à cet amortissement certains "cachets" que lui valaient : ses travaux extra-paroissiaux".
Appel fut également fait à des volontaires pour niveler le terrain où s'élèverait la future chapelle et démolir le mur du jardin de la cure dont les briques seraient remployées pour la construction.
Les dons des paroissiens continuant à affluer, l'emprunt nécessaire à la bonne fin des travaux ne s'éleva plus qu'à 80.000 Fr consentis par le Crédit Communal, au taux de 5%.
Le mobilier de la salle, compté à part : chaises, tables, rideaux, peinture, carrelage et autel coûta 18,601 Fr.
Elle fut inaugurée le 9 juin 1963 à l'occasion d'une rencontre de réflexion pastorale.
Le compte des recettes et dépenses au 20 octobre 1963, s'établit comme suit :
Recettes
Solde produit "terre Jadis"               Fr     38.458.-
Dons et offrandes divers                       Fr 50.681.-
Plateau spécial                                 Fr    28.459.-
Disponible compte P 226 "Domus Dei"                       Fr      5.682.-
Emprunt Crédit Communal de Belgique                        Fr   80.000.-
                                                                                       ----------------     
                                                                                       Fr   203280.-
Dépenses
Gros oeuvre (devis .Or. aybeck)   Fr 128.924.-
Suppléments                 id. .......        Fr      15.671.-
Menuiserie (devis Charlier)   Fr 15.503.-
Suppléments id.   Fr   2.785.-
Electricité (devis Merckaert)       Fr 13.508.-
Plafond bois     Fr   7.450.-
Vitrerie   Fr   1.861.-
Frais de publicité adjudications     Fr   1.500.-
Honoraires architecte Kockerols   Fr 11.053.-
Obit Jadin               Fr       2.000.-
Annuité emprunt   Fr     22.000,-
                                                                                      ---------------
  Fr  222.255.-
Lors du départ de Mr. Belva en août 1965, il restait dû, capital et intérêts : 80.000 Fr.
Une de nos cloches ayant été enlevée par les Allemands en octobre 1943, elle devait être remplacée au titre les dommages de guerre. Des démarches innombrables furent entreprises et finalement menées à bien à la suite de l'intervention personnelle d'un membre du Conseil de fabrique auprès d'un membre du cabinet du Ministre des Travaux publics.
La s.p.r.l. Horacantus à Lokeren fut désignée comme adjudicataire définitive pour sa fourniture, en remplacement des Fonderies Michiels à Tournai, premier adjudicataire dont elle avait repris les affaires. La première adjudication, admise par le Ministère, avait été faite pour le prix de 29.065 Fr mais entretemps le prix au bronze étant passé de 70 à 95 Fr le kg., il fallut payer à Horacantu  33.935 Fr, ce qui obligea le Conseil de fabrique à supporter la différence de 4.870 Fr.
Cette cloche fut bénite le 9 juin 1963 par Mgr. Laasse, Vicaire Général du Brabant Wallon et placée le lendemain dans le clocher.
On put alors procéder à l'électrification des deux cloches au moyen de la collecte effectuée lors du jubilé sacerdotal du 12 juin 1960 qui avait été déposé en compte spécial a "Domus Dei".

D. Mobilier de l'église

Mr. Beiva, acquis aux idées nouvelles qui veulent des églises "épurées" et "fonctionnelles", supprima la majeure partie du mobilier existant lors de son arrivée à Rofessart.

7. Monsieur l'abbé STEVENS, Charles-Désiré (1965-1971)
né à Ixelles le 16 octobre 1917,
ordonné le 27 juillet 1941,
professeur à l'Institut St Boniface à Ixelles le 25 août 1941, vicaire à Woluwe-St-Pierre (Ste Alix) en 1947,
vicaire à Bruxelles (Sts Michel et Gudule) le 23 février 1956, curé à Rofessart en septembre 1965,
curé à Bierges en septembre 1971.
La tenue du registre "Archivium" semblant tombée en désuétude, Mr. Stevens n'y a porté aucune indication; nous nous excusons donc ici une fois encore des erreurs et lacunes que comporte l'exposé ci- après des activités paroissiales durant son pastorat. Les sources en sont les mêmes que pour ce qui concerne son prédécesseur : le registre des procès-verbaux du Conseil de fabrique et nos archives personnelles.

A. Vie religieuse

Le 17 juillet 1966, notre 7e curé fêtait le 25e anniversaire de son ordination sacerdotale; une souscription organisée dans la paroisse rapporta 11.250 Fr qui, selon le désir exprès du jubilaire furent versés intégralement à Mr. l'abbé Massion pour ses oeuvres africaines.
Mr. Stevens attacha une grande importance à la promotion dans la paroisse des grandes oeuvres de partage avec le Tiers-Monde telles que la "Journée Mondiale des Lépreux" et le "Carême de Partage" qui accusèrent bientôt à Rofessart une hausse spectaculaire de leurs recettes.

B. Oeuvres

Mr. Stevens fit siennes les oeuvres que lui avait confiées Mr. Belva.
La Ligue des Femmes, muée en Vie Féminine continua à offrir aux aînés sa fête annuelle; elle organisa en mars 1961 un cours de gymnastique et en mai 1971 un cours de yoga.
Un "Cercle des Jeunes" fut fondé le 15 janvier 1970 et donna, en collaboration avec le Club de tennis de table, son premier bal le 10 mai de la même année.
Signalons encore que les voyages paroissiaux eurent lieu presque chaque année et que trois de nos messes paroissiales furent retransmises par la Radio Télévision Belge, deux à la radio le 1er mars et le 29 novembre 1970 et la troisième télévisée le 8 novembre 1970.
Il nous faut encore mentionner spécialement une œuvre ou plutôt un organe paroissial auquel Mr. Stevens attacha beaucoup d'importance car il est son plus sûr appui dans l'accomplissement de sa mission pastorale : nous voulons parler du Conseil paroissial qu'il définit comme "la réunion d'hommes et de femmes désireux de resserrer leurs liens entre eux pour être mieux unis ensemble à Jésus-Christ auquel les attache une foi commune". Ce conseil est ouvert à tous et son Comité ou "Bureau paroissial" qui "prend la responsabilité de faire avancer concrètement le rayonnement de Dieu dans la paroisse animée par le prêtre", est élu pour deux ans par l'ensemble des paroissiens qui veulent bien participer au vote.

C. Bâtiments paroissiaux

"Constatant que l'état de la cure date du temps de Frère-0rban, le Conseil de fabrique, à l'unanimité" approuva le 3 octobre 1965, "le projet de restauration nui comprendrait :
1. Réinstallation complète de l'électricité avec courant industriel et compteur 3 x 40 ampères, 220 v.;
2. Elimination de l'humidité des chambres à coucher (constat déjà fait par le plombier de la commune, mandaté par Mr. le Bourgmestre);
3. Elimination de l'humidité beaucoup plus grave des caves;
4. Replafonnage par un pensionné, qu'offre la Commune;
5. Peinture et tapissage (un des membres du Conseil de fabrique pourrait procurer la couleur avec réduction; exécution possible par un pensionné);
6. Installation d'une cuisine comprenant : évier, eau courante, possibilité d'eau chaude, prise de courant Pour une cuisinière électrique offerte par un membre de Fabrique d'église;
7. Installation d'une salle de bain décente, chasse d'eau à l'étage et au rez-de-chaussée;
8. Remplacement des carreaux cassés et fendus;
9. Chauffage : la Fabrique d'église se réjouit de la proposition de Mr. le Bourgmestre d'envisager d'un même coup le problème du chauffage de la cure, de la salle paroissiale attenante et de l'église."
Le problème du financement de ces travaux fut scindé en trois parties :
1. La restauration de la cure fut évaluée par l'architecte communal, Mr. Manfroid, à 117.000 Fr. Son financement fut assuré par un "emprunt au Crédit Communal de Belgique par le truchement de la Commune qui s'en porterait garante et amortirait cette dette par annuités."
2. Le chauffage de l'église (à air pulsé) fut commandé à la firme DEF à Anvers par décision du Conseil de fabrique du 24 juin 1960; son financement serait assuré par des revenus divers.
3. Le chauffage de la cure et de la salle paroissiale fut confié à la firme Rémus à Ottignies pour le prix de 108.700 Fr plus taxe par décision du Conseil de fabrique du 19 décembre 1965. Mr. le curé s'engagea à en assurer le financement par un emprunt à 3,50 % lui consenti à titre personnel par des amis bruxellois. De son côté, le Conseil de fabrique prenait l'engagement de lui rembourser par annuités les sommes avancées s'il quittait Rofessart avant l'apurement de cet emprunt et à lui rembourser intégralement la totalité du solde restant dû.
Le règlement des problèmes financiers relatifs à ces travaux fut extrêmement facilité par les membres du Conseil de fabrique qui s'engagèrent à avancer provisoirement les sommes nécessaires au payement du chauffage de l'église et par son Président qui prit à sa charge les avances à effectuer peur le payement des autres travaux ainsi que par d'autres paroissiens qui consentirent des dons et des prêts spéciaux.
D'autres apportèrent également leur concours bénévole pour certains travaux et fournitures.
Le Conseil de fabrique se trouvait devant des obligations financières très lourdes auxquelles il fallait encore ajouter 80.000 Fr restant dûs sur la salle paroissiale. Il y fit courageusement face et organisa une série de fêtes qui devaient lui apporter d'importantes rentrées de fonds. Citons :
-le 24 avril 1966, le 1er rallye touristique de la "Coupe du Muguet" avec thé dansant et souper,
- les 30 avril et 1er mai,"Fiès au Rofessô" avec bal champêtre et tombola,
- le 16 avril 1967, le 2e rallye de la "Coupe du Muguet" avec thé et souper dansant,
- le 4 mars 1968, les premières et "fraternelles cochonnailles",
- le 12 mai 1968,le 3e rallye de la "Coupe du Muguet" avec thé et souper dansant,
- le 29 novembre 1969, kermesse aux boudins avec tombola.
Tant et si bien qu'en date, du 1er septembre 1971, il pouvait établir la situation financière suivante :

Actif au 1er septembre 1965
Sommes payées pour la salle paroissiale Fr      22.000.-
Compte chèques postaux Fabrique d'église Fr        6.625.-
Caisse paroissiale Fr 1.000.-
                                                                                                                    ------------------
           Fr      29.625.-
Actif au 1er septembre 1971
                                          à  paver          payé
Reste dû sur salle paroissiale Fr 80.000.- Fr 80.000.-
Chauffage église . . Fr     211.610.-      Fr 211.610.-
Chauffage cure et salle par. Fr     142.700.- Fr 142.700.-
Restauration cure            Fr     117.000.-           Fr  42.868,-
Intérêts sur emprunt 1967 en 20 ans 97.327.-
Réalisations payées Fr 477.178.-
Compte chèques postaux "Fabrique d'église" Fr        30.205.-
idem "Paroissial" Fr        17.769,-
         -----------------------
Fr 525.152.-

D. Mobilier de l'église

Amélioration de l'amplification : 1.875 Fr en décembre 1968.

8. Monsieur l'abbé DUPIRE, Michel-Jacques-Paul-Bernard (1971)
né à Braine-l'Alleud le 13 mai 1926,
ordonné le 20 juillet 1952, professeur à l'Institut Ste Marie à Schaerbeek le 20 août 1952, vicaire à Woluwe-St-Pierre (St Paul) le 15 avril 1953,
vicaire à Boisfort (St Hubert) en septembre 1965,
curé à Limai le 23 mars 1968,
curé à Limai et Rofessart en septembre 1971.
La pénurie de prêtres dans l'archidiocèse de Malines-Bruxelles ayant empêché la désignation d'un nouveau curé à Rofessart, l'autorité religieuse fut contrainte de rechercher un prêtre qui accepterait la responsabilité de notre paroisse en plus de la sienne.
Mr. l'abbé Dupire, curé de Limal accepta ce cumul et devint notre curé. Depuis ce moment, avec son vicaire, Mr. l'abbé Jean-Louis Liénard, il s'efforce d'accomplir sa mission dans les deux paroisses en veillant attentivement au respect des particularités propres à chacune. Cette attitude dont tous nos paroissiens doivent lui savoir gré est particulièrement perceptible dans ses rapports avec le Conseil paroissial.
Heureusement, dans le même temps et grâce à l'implantation de l'Université Catholique à Louvain-la-Neuve, Mr. Dupire a pu, d'accord avec le Vicariat Général du Brabant Wallon, offrir à deux professeurs de l'Université, Messieurs les abbés Justin Mossay et Guy Lafontaine, d'occuper le presbytère de Rofessart.
Cet état de choses nous procure la chance inespérée d'avoir chez nous deux prêtres qui se sont mis à notre entière disposition dans les limites du temps que leur laissent leurs fonctions.
Grâce en soit rendue è Dieu et à ces sympathiques abbés!





9. Un peu de statistique
Les chiffres indiqués dans le tableau ci-dessous sont les seuls que nous aient révélés les documents mis à notre disposition.
Nous nous excusons de cette présentation quelque peu désordonnée.

Dates Population* Baptême Mariage Enter
rements Foyers Pratiquants

18e siècle 150
1874-1883 61 57
1884-1893 68 63
1894-1903 75 57
31.12.1899 284
1904-1915 49 30
1941-1923 43 40
1917 280 230
1924-1933 41 43
1931 310
1934-1943 49 45
1944-1953 58 49
1946 451 149
1948    (1) 601 196
1954-1963 94 63
1956-1963 17
1956 602
31.12.1957 622
31.12.1961 570 220 267
31.12.1963 677 215
1964-1971 65 22 48
20.3.1970 657

(1) En 1948, rattachement de Profondsart à la paroisse de Rofessart.




CONCLUSION POUR LE TEMPS PRESENT

Le survol du premier siècle de la vie de notre petite paroisse nous a permis de constater que sa principale caractéristique fut l'esprit de solidarité entre ses curés et leurs paroissiens.
C'est précisément, pensons-nous, ce que nous recommande notre Evêque en cette période post-conciliaire en le renforçant sous le signe de la co-responsabilité et en organisant celle-ci notamment par la création des Conseils paroissiaux.
Cette collaboration curé-paroissiens est d'ailleurs conforme aux vœux du Concile Vatican II dont la Constitution sur l'Eglise "Lumen Gentium" contient en son chapitre IV "Les Lacs cette phrase essentielle : "Les Pasteurs savent qu'ils ont été institués par le Christ, non pour assumer à eux seuls toute la mission de salut que l' Eglise a reçue à l'égard du monde, mais que leur charge magnifique consiste à "paître" les fidèles et à reconnaître leurs services et leurs charismes de façon que tous à leur manière coopèrent à l'œuvre commune."
Ce Concile dont le but était d'accorder la marche de l'Eglise à celle du Monde ne constitue pas, quoiqu'en disent certains "théologiens", une révolution dans l'Elise, mais la poursuite, avec les moyens de notre temps de la marche vers Dieu de l'Eglise éternelle sous l'impulsion de l'Esprit que le Père lui a envoyé après que son Fils fut retourné auprès de Lui. Un Concile n'en abroge jamais un autre ; au contraire, il confirme et complète tous les précédents comme l'indique l'introduction de la Constitution sur l'Eglise en disant : "s'appuyant sur l'enseignement des conciles précédents, (l'Eglise) entend déclarer à ses fidèles et au monde entier sa nature et sa mission universelle."
Les paroisses sont qualifiées par le dernier Concile dans la Constitution sur la Liturgie de "plus importantes parmi les assembles de fidèles....car, d'une certaine manière, elles représentent l'Eglise visible établie dans l'univers....il faut travailler à ce que le sens de la communauté paroissiale s'épanouisse, surtout dans la célébration communautaire de la messe dominicale." (n° 42).
Une telle appréciation nous indique sans conteste que nos paroisses actuelles doivent être maintenues mais peuvent renforcées par la coresponsabilité hiérarchie-laïcs, gage d'unité dans l'Eglise.
Pour atteindre cette unité dans l'Eglise, il faudrait aussi que disparaisse parmi les chrétiens cette "escalade" de la nouveauté et de la sensation à tout prix qui lui fait tant de mal et qui procède de l'esprit du siècle. Remplaçons-le par l'esprit de charité qui est celui de Dieu et qui ramènera parmi nous le respect et la compréhension mutuels.
Ce sera alors la fin des tristes discriminations et oppositions entre les fils du même Père et apparaîtront comme fausses les alternatives que l'on rencontre trop souvent dans la presse écrite et parlée et jusque dans les réunions de chrétiens ; citons, pour mémoire, "progressistes ou traditionnalistes", "paroisses ou communautés de base"," bon Dieu ou Dieu vivant", "Eglise pyramidale ou Eglise communauté", "Pie XII ou Jean XXIII"
Pour terminer, nous proposons à la méditation de nos lecteurs deux des "Pensées" de ce dernier Pontife, inspirateur du récent Concile.
-Mes actes de dévotion lorsque j'étais enfant, à la maison, à la paroisse : Jésus dans le Saint Sacrement et le Sacré Cœur, le précieux Sang, la Sainte Vierge, saint Joseph, les trois François : d'Assise, Xavier et de Sales, saint Charles, l'Ange gardien, les défunts..."
Ce m'est une joie du cœur de renouveler mon entière et fervente profession de foi, catholique, apostolique et romaine. A travers les diverses formes et symboles par lesquels la foi s'exprime, je préfère le "Credo" de la messe sacerdotale et pontificale, dont l'élévation est plus haute et plus chantante en union avec l'Eglise universelle de tous les rites, de tous les siècles, de tous les pays, du "Credo in unum Deum patrem omnipotentem"  au "Et vitam venturi saeculi".
                                                                                               

                                                                                                          Rofessart, le 28 mai 1972.

SOMMAIRE
1ère partie : Fondation
1. Au fil des siècles
2. Fondation
3. L'église et son mobilier
4. Le cimetière
5. La Fabrique d'église

2e partie : Les curés et la vie paroissiale
1. Mr. l'abbé Notte (1874-1880)
2. Mr. l'abbé Houart (1881-1897)
3. Mr. l'abbé Vandenbosch (1897-1911)
4. Mr. l'abbé Pourbaix (1911-1916)
5. Mr. l'abbé Cuvelier (1916-1945)
6. Mr. l'abbé Belva (1945-1965)
7. Mr. l'abbé Stevens (1965-1971)
8. Mr. l'abbé Dupire (1971- ).
9. Un peu de statistique

Conclusion pour le temps présent

                                Editeur responsable : L. DENIS,  Limelette





mise à jour le : 24/06/2018

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